Zurich (awp) - Groupe E a vu ses recettes progresser l'an dernier, mais l'envolée des prix de l'électricité a pesé sur sa rentabilité. Pour 2022, l'énergéticien s'attend à une performance opérationnelle moindre que les années précédentes.

Groupe E a enregistré un chiffre d'affaires en progression de 10% à 767 millions de francs suisses en 2021, selon le communiqué publié mardi par l'énergéticien de Granges-Paccot. "Tous les domaines d'activité du groupe présentent une évolution positive, avec une croissance particulièrement forte dans le secteur de la technique du bâtiment, malgré des chaînes d'approvisionnement mises sous pression", précise l'entreprise.

Le résultat opérationnel (Ebit) a fondu de près de moitié à 26 millions "principalement en raison de la hausse des prix des énergies sur le marché". Face à un "déficit des apports hydrologiques et des températures inférieures aux normales saisonnières en fin d'année", la société fribourgeoise a "dû acheter de l'électricité à des prix élevés sur les marchés afin d'assurer un approvisionnement en énergie à sa clientèle" dans un contexte de "très grande volatilité" et d'une "hausse exceptionnelle des prix de l'électricité et du gaz".

Le bénéfice net a diminué à 30 millions, contre 81 millions un an plus tôt. Ce recul s'explique "par les résultats négatifs d'Alpiq, lesquels se soldent par une perte de 271 millions de francs suisses". La perte attribuable à Groupe E se monte à 16 millions de francs suisses après un gain de 13 millions en 2020. L'énergéticien détient une participation de 23,09% dans EOSH Holding, qui possède à son tour 33,33% d'Alpiq.

Moins de gaz

"On a débuté l'année 2022 comme on a terminé l'année 2021, avec des perspectives qui ne sont pas très bonnes pour les résultats", a déclaré le directeur général Jacques Mauron, joint par AWP. En revanche, "en termes de développement des affaires, on a connu un bon démarrage, dans les services notamment où l'année débute très bien".

Le groupe se dit solide financièrement, avec un ratio de fonds propres de 77% (78% en 2020) et un bilan à 2,64 milliards (2,58 milliards).

Groupe E compte poursuivre les investissements, chiffrés à 168 millions de francs suisses pour 2022, notamment dans le réseau de distribution électrique, la transition énergétique (nouvelles énergies renouvelables et mobilité électrique) et les réseaux de chauffage à distance. Il s'agit de "remplacer les systèmes fonctionnant au gaz et au fioul principalement pour les immeubles d'habitation et les entreprises", a-t-il précisé.

Le patron, qui plaide pour "une production indigène propre" grâce notamment "au vent, au soleil, à l'eau" et aux économies d'énergie, a assuré que "si l'on n'agit pas suffisamment vite d'ici 2030, il y aura de vrais problèmes de pénurie d'électricité dans les semestres d'hiver en Suisse."

Concernant le gaz, qui représente environ 10% du chiffre d'affaires, "on est très dépendant de ce qui va se passer entre l'Union européenne et la Russie. Il y a un risque pour l'hiver prochain", a ajouté M. Mauron. Les recettes de ce segment sont en baisse, hors hausses des tarifs, et les ventes vont "diminuer dans les prochaines années", au profit des réseaux de chauffage à distance.

Le groupe compte plus de 2500 employés, suite à 80 équivalents temps plein de plus.

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