À Paris, le CAC 40 gagne 0,16% à 5.388,73 points à 10h45 GMT, au plus haut depuis le 2 février. À Francfort, le Dax cède 0,08% tandis qu'à Londres, le FTSE 100 avance de 0,07%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,04%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro en repli de 0,02% et le Stoxx 600 progresse de 0,03%, au plus haut depuis le 28 février.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en légère baisse. Mercredi, le Standard & Poor's 500 a enregistré de justesse (+0,08%) sa troisième hausse consécutive mais le Dow Jones a cédé 0,16% avec la chute de 7,53% d'IBM.

Sur le marché pétrolier, le Brent a atteint 74,44 dollars le baril, un niveau sans précédent depuis novembre 2014, porté par la baisse des stocks aux Etats-Unis et par les informations de Reuters selon lesquelles l'Arabie saoudite souhaiterait voir les cours atteindre 80 voire 100 dollars.

Du côté des métaux de base, les sanctions américaines contre des groupes et des hommes d'affaires russe continuent d'alimenter les craintes de tension sur l'offre mondiale: le cours de l'aluminium (+3,02%) a atteint son plus haut niveau depuis 2011, celui de l'alumine un plus haut historique.

LE RENDEMENT À DEUX ANS AMÉRICAIN AU PLUS HAUT DEPUIS 2008

Le nickel (+3,01%) évolue quant à lui au plus haut depuis six ans et demi, soutenu par des rumeurs prêtant aux Etats-Unis la volonté de sanctionner Nornickel, deuxième producteur mondial. Quant au minerai de fer, il bondit de 6,5%.

Cette tendance générale à la hausse rapide des prix des matières premières (l'aluminium a pris 30% en deux semaines, le nickel près de 20%) est évidemment de nature à alimenter les tensions inflationnistes, ce qui favorise la remontée des rendements obligataires.

Celui des bons du Trésor américain à deux ans, à 2,4275%, est au plus haut depuis 2008, et son équivalent allemand a atteint, à -0,537%, son plus haut niveau depuis le 16 mars.

Les rendements longs ne sont pas en reste, le dix ans allemand évoluant lui aussi sur des plus hauts d'un mois tandis que l'américain se rapproche de 2,9%.

"Au moment où le printemps se décide à faire une apparition très attendue (...), il semble que les nuages noirs chargés de différends commerciaux, de tensions sur les technologiques et de géopolitique se sont dissipés, au moins provisoirement", écrit Craig Nicol, responsable de la stratégie macro de Deutsche Bank dans une note.

"La hausse des actions, le resserrement des spreads de crédit, la baisse de la volatilité et l'aplatissement des courbes de rendements semblent revenir au premier plan."

Sur le marché des changes, le dollar est pratiquement stable face à un panier de devises de référence et l'euro cède quelques fractions face au billet vert, autour de 1,2365.

PUBLICIS BRILLE APRÈS SES RÉSULTATS, UNILEVER SOUFFRE

Aux valeurs en Europe, Publicis, en hausse de 7,41%, affiche la meilleure performance du Stoxx 600 et s'achemine vers sa plus forte progression sur une séance depuis 2008 après le rebond de son chiffre d'affaires au premier trimestre, sa croissance organique ayant atteint 1,6% alors que le marché l'attendait à 0,9%.

Le géant français de la publicité entraîne avec lui son éternel rival britannique WPP, qui prend 4,21% et permet au compartiment européen des médias (+1,24%)de se hisser en tête du classement des plus fortes hausses sectorielles du jour.

Vivendi prend en outre près de 2% après l'annonce du lancement des études sur une possible introduction en Bourse d'Universal Music Group (UMG), sa filiale de musique considérée comme la pépite du groupe.

Egalement entourés après leurs chiffres trimestriels, Schneider (+1,98%) et ABB (+4,79%) tirent le secteur de l'industrie (+0,56%).

En tête du SBF 120 parisien, le spécialiste des semi-conducteurs Soitec bondit de 13,82% après avoir relevé sa prévision de marge brute d'exploitation (marge d'Ebitda) annuelle.

A la baisse, Unilever abandonne 1,94%, le repli le plus marqué de l'EuroStoxx 50; si le chiffre d'affaires du premier trimestre est conforme aux attentes et les objectifs sont confirmés, certains analystes s'inquiètent pour la capacité du groupe à augmenter ses prix.

(Édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand