Wall Street est attendue dans le vert vendredi mais ne devrait effacer qu'une partie des pertes subies la veille, un mouvement qui rend les Bourses européennes hésitantes malgré une série d'opérations de fusions-acquisitions.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,7% pour l'indice Dow Jones et de 0,75% pour le Standard & Poor's 500 comme pour le Nasdaq.

Ce dernier a perdu 1,99% jeudi après un rebond de 2,7% mercredi et il affiche pour l'instant un repli hebdomadaire de 3,48%, plus marqué encore que celui de la semaine dernière (-3,27%), toujours lié en premier lieu au repli de poids lourds du secteur des hautes technologies.

En avant-Bourse, Apple, Amazon, Microsoft et Netflix prennent entre 1,4% et 2%.

En Europe, la tendance reste influencée par la vigueur de l'euro, qui ne se dément pas au lendemain de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), et par les interrogations sur l'évolution de l'épidémie de coronavirus comme sur le Brexit.

À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 5.026,07 points vers 11h05 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,38% alors qu'à Francfort, le Dax recule de 0,08%.

L'indice EuroStoxx 50, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 sont eux aussi proches de l'équilibre.

Wall Street pourrait trouver un soutien bienvenu dans le relèvement à "surpondérer" de la recommandation de Goldman Sachs sur les actions mondiales pour les trois prochains mois, la banque américaine évoquant une inflexion de la croissance des bénéfices des sociétés cotées et un mouvement de rattrapage des valeurs cycliques.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, plusieurs secteurs cycliques figurent justement parmi les plus fortes progressions sectorielles du jour, à l'instar des biens de consommation, dont l'indice Stoxx prend 0,93% ou des matières premières (+0,67%).

A l'opposé, les banques (-1,19%) souffrent de la baisse des rendements obligataires.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Altice Europe affiche la meilleure performance du Stoxx 600 avec un bond de 24,93%, le titre s'alignant sur le prix offert aux minoritaires par son premier actionnaire, Patrick Drahi, pour retirer le groupe de la cote.

La plus forte baisse de l'indice européen est pour le groupe industriel allemand Knorr Bremse, qui chute de 8,25% après la vente de 10 millions d'actions par son actionnaire majoritaire.

A Paris, Verallia cède 7,34%, là encore après une cession de bloc (6,2% du capital), par le fonds Horizon.

Accor abandonne 2,77%, logique lanterne rouge du CAC 40 au lendemain de l'annonce de sa prochaine sortie de l'indice, tandis que son remplaçant, Alstom, prend 1,87%.

TAUX

Les rendements obligataires de référence de la zone euro reculent en réaction aux déclarations de plusieurs responsables de la BCE marquées par un ton jugé plus accommodant que celui adopté jeudi par Christine Lagarde.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a ainsi souligné que l'institution était prête à faire davantage, en soulignant l'attention portée à l'évolution des changes.

Le rendement du Bund allemand à dix ans cède ainsi près de trois points de base à -0,455% après un pic à -0,417% la veille.

Son équivalent américain est pratiquement inchangé dans l'attente des chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis à 12h30 GMT.

CHANGES

L'euro reste bien orienté face au dollar à 1,1859 (+0,39%), les cambistes appréciant l'approche prudente adoptée par la Banque centrale européenne (BCE) vis-à-vis de l'appréciation de la monnaie unique.

"Quand les intervenants comparent le ton de la BCE au virage de la Fed permettant une hausse de l'inflation, le marché reste incité à vendre du dollar", résume Derek Halpenny, directeur de la recherche de MUFG.

La livre sterling continue de souffrir de l'impasse sur le Brexit, qui occulte le rebond de l'économie et s'achemine vers sa pire performance hebdomadaire depuis mars face au dollar comme à l'euro.

A noter par ailleurs, la vive hausse de la couronne norvégienne, Oslo ayant annoncé s'attendre à une contraction limitée à 3,2% de l'économie nationale cette année, contre -3,9% attendu en juin.

PÉTROLE

Le marché pétrolier hésite entre hausse et baisse mais s'achemine vers un deuxième recul hebdomadaire consécutif, sur fond de hausse des stocks de brut aux Etats-Unis et de turbulences sur les marchés actions américains.

Le Brent abandonne 0,27% à 39,95 dollars le baril alors que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est stable à 37,30 dollars.

Le Brent affiche pour l'instant une chute d'un peu plus de 6% sur la semaine après déjà un repli de 5,3% la semaine dernière.

(Marc Angrand, avec Olga Cotaga à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand