En évoquant la possibilité de nouvelles mesures de stimulation monétaire, Mario Draghi a fait monter les actions européennes et baisser l'euro ainsi que les rendements obligataires de la zone euro. Il a également provoqué la colère de Donald Trump, qui l'a accusé de donner un avantage compétitif déloyal aux exportateurs européens en provoquant un repli de la monnaie unique face au dollar.

Les contrats à terme sur les indices de référence de la Bourse de New York signalent une hausse de 0,2% pour le Dow Jones, de 0,3% pour le S&P-500 et de 0,7% pour le Nasdaq Composite.

À Paris, le CAC 40 prend 1,40% à 5.466,42 points vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax gagne 1,20% et à Londres, le FTSE progresse de 0,71%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,97%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,24% et le Stoxx 600 de 0,96%.

Si les marchés américains pourraient observer une relative prudence dans l'attente de ce que dira mercredi la Fed, les investisseurs européens ne cachent pas leur enthousiasme après le discours prononcé par Mario Draghi à l'occasion du forum annuel de la BCE à Sintra, au Portugal.

L'institution de Francfort assouplira encore sa politique si l'inflation ne converge pas vers son objectif, a déclaré son président, renforçant les anticipations de nouvelles mesures de soutien monétaire dans la zone euro dans les prochaines semaines.

Toutes les classes d'actifs ont réagi, à la hausse pour les actions et à la baisse pour l'euro et les rendements obligataires de la zone euro.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

A Wall Street, Facebook paraît se diriger vers une quatrième séance consécutive de gains après avoir annoncé son intention de lancer une cryptomonnaie appelée Libra afin de se développer au-delà des réseaux sociaux et d'investir le domaine du paiement et du commerce en ligne. L'action prend 2,6% en avant-Bourse.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, tous les indices sectoriels sont nettement dans le vert, à l'exception notable des banques (-0,11%), qui voient s'éloigner encore un peu plus la perspective d'une hausse de taux. BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole reculent de 0,3% à 0,9%, figurant parmi les rares valeurs en baisse du CAC 40.

Le repli de l'euro favorise les exportateurs, notamment les grosses valorisations du luxe. LVMH, Hermès et Kering prennent de 2,4% à 2,8%.

Contre la tendance, les fabricants de semi-conducteurs souffrent de l'avertissement de Siltronic, qui chute de 13,08% à la Bourse de Francfort. A Paris, la plus forte baisse du CAC est pour STMicro (-1,6%).

TAUX

La perspective d'un assouplissement monétaire se reflète logiquement dans les taux de la dette souveraine de la zone euro.

Le rendement du Bund allemand à dix ans cède plus de cinq points de base à un plus bas record de -0,30%. L'OAT de même échéance lâche plus de 8 points de base à 0,022% après avoir touché 0,018%, là aussi un creux historique.

Le rendement des obligations du Trésor américain à dix ans baisse de près de quatre points de base, autour de 2,05%.

CHANGES

Les déclarations accommodantes de Mario Draghi ont également entraîné une baisse de l'euro, qui évolue autour de 1,12 dollar, à proximité d'un creux deux semaines.

Logiquement, l'"indice dollar", qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, remonte et prend environ 0,12%.

De son côté, la livre sterling se stabilise après avoir touché un creux de plus de cinq mois face au dollar et à l'euro en raison des inquiétudes grandissantes de voir Boris Johnson, favorable à un Brexit dur, devenir le prochain Premier ministre britannique.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en baisse en raison des craintes d'un ralentissement de la demande. Le Brent recule à 60,63 dollars le baril et le brut léger américain évolue sous 52 dollars.

(Édité par Véronique Tison)

par Patrick Vignal