À Paris, le CAC 40 gagne 0,28% à 5.364,03 points après une heure d'échanges et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,22% mais à Francfort, le Dax est inchangé.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,14%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,19% et le Stoxx 600 de 0,1%.

L'annonce de discussions dans les prochains jours entre les Etats-Unis et la Chine sur le commerce international et un relatif apaisement des tensions sur la livre turque ont certes favorisé jeudi un regain d'appétit pour le risque, permettant un rebond des actions et un repli des valeurs refuges, dollar en tête, mais la prudence reste de mise pour de nombreux investisseurs.

"L'élan apporté aux marchés boursiers par des résultats du deuxième trimestre meilleurs que prévu, en particulier aux États-Unis et au Japon, est en train de diminuer, tandis que d'autres risques géopolitiques sont toujours présents: discussions budgétaires en Italie, escalade de la guerre commerciale, sanctions iraniennes et Brexit", explique ainsi Ewout van Schaick, directeur de la gestion multi-actifs de NN Group.

La société de gestion, qui souligne que "l'impulsion positive donnée par les indicateurs macroéconomiques s'est récemment estompée", a réduit son exposition aux actions à "neutre".

LES MARCHÉS CHINOIS TOUJOURS EN BAISSE

A Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en hausse de 0,35% mais abandonne 0,12% sur la semaine, la troisième consécutive dans le rouge.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a cédé 1,33%, portant à 4,52% son repli sur l'ensemble de la semaine. L'indice CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a quant à lui abandonné 1,45% et fini à son plus bas niveau depuis le 26 septembre 2016.

Les marchés chinois souffrent certes des difficultés du secteur de la santé et de la pharmacie liée au scandale des soupçons de falsifications de vaccins, mais aussi des craintes d'un ralentissement de la croissance et d'un impact durable des tensions commerciales.

Jeudi, Wall Street a profité à plein de l'annonce de prochaines discussions commerciales sino-américaines mais aussi des résultats meilleurs qu'attendu de Walmart, dont le titre a bondi de 9,33%: le Dow Jones a fini sur un gain de 1,58%, sa meilleure performance sur une séance depuis le 10 avril, le Standard & Poor's 500 a pris 0,79% et le Nasdaq Composite 0,42%. [.NFR]

L'indice MSCI des marchés d'Asie-Pacifique hors Japon gagne 0,35% mais l'indice MSCI mondial n'enregistre qu'une progression symbolique de 0,16%.

Sur le marché des changes, le dollar poursuit son repli: l'indice qui mesure son évolution face à un panier de devises de référence perd 0,3%, s'éloignant un peu plus du pic de plus de 13 mois atteint mercredi, et l'euro a repassé le seuil de 1,14 dollar, contre moins de 1,13 au plus bas mercredi.

La livre turque, dont la chute restera comme le fait marquant de la semaine, poursuit parallèlement son rebond contre le billet vert, mais sur un rythme désormais très prudent. Et à 5,80 pour un dollar, elle accuse toujours un recul de près de 18% depuis le début du mois.

Les investisseurs attendent dans la journée la publication d'un rapport de Standard & Poor's sur la note souveraine du pays.

LES SEMI-CONDUCTEURS SOUFFRENT, AIR FRANCE-KLM RECULE

Aux valeurs en Europe, plusieurs des secteurs qui avaient bénéficié à plein du rebond de jeudi repartent à la baisse: l'indice Stoxx de l'automobile perd 0,12%, celui des banques 0,08%, celui des matières premières 0,2%.

Les plus fortes hausses sont pour les secteurs défensifs comme les services aux collectivités ("utilities") (+0,32%) et la santé (+0,29%).

Le compartiment des semi-conducteurs souffre quant à lui des prévisions inférieures aux attentes présentées jeudi soir par le groupe américain Applied Materials: STMicroelectronics (-1,39%) accuse le repli le plus marqué du CAC, Infineon perd 2,14% et ASML Holdings 0,82%.

Air France-KLM abandonne 3,09% au lendemain de l'annonce officielle de l'arrivée prochaine à la direction générale de Benjamin Smith, l'actuel numéro deux d'Air Canada. Des gérants expliquent le recul du titre par la publication d'une note négative de Société générale avec une recommandation à "vendre".

A la hausse, A.P. Moeller-Maersk gagne 4,82% après l'annonce d'un projet de scission de ses activités de forage en mer. Le groupe danois prévoit aussi de distribuer à ses actionnaires l'essentiel de sa participation résiduelle dans Total (+0,17%).

A Milan, Atlantia regagne 6,94% au lendemain de sa chute historique de plus de 22%, conséquence de la mise en cause du groupe d'infrastructures dans la catastrophe du pont Morandi à Gênes.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat restent orientés à la baisse, à 0,305% pour le dix ans allemand et 2,8623% pour son équivalent américain mais la prudence avant le week-end freine leur recul.

L'écart de rendement (spread) entre les titres à dix ans italiens et allemands reste proche de 280 points contre 230 points environ fin juillet.

Les cours du pétrole sont en légère hausse mais le prix du baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'achemine vers une septième semaine consécutive de baisse, un mouvement alimenté par les craintes de ralentissement de la croissance mondiale.

(Édité par Benoît Van Overstraeten)

par Marc Angrand