par Patrick Vignal

Les principales Bourses européennes montent prudemment mercredi en début de séance dans l'attente des chiffres du produit intérieur brut des Etats-Unis au premier trimestre et des annonces de politique monétaire de la Réserve fédérale.

Les perspectives de levée des mesures de confinement dans plusieurs pays et le rebond des cours du pétrole ne suffisent pas à installer franchement les indices dans le vert, les incertitudes liées à la crise du coronavirus demeurant bien présentes.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,24% à 4.580,65 points vers 08h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,36% et à Londres, le FTSE progresse de 0,7%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro grappille 0,05%, le FTSEurofirst 300 cède 0,05% et le Stoxx 600 prend 0,23%.

La tendance générale au rebond des actifs risqués, grâce notamment aux réponses monétaires et budgétaires massives apportées un peu partout pour faire face à la quasi-paralysie de l'économie en raison de la fermeture de larges pans de l'activité pour tenter d'enrayer la pandémie de coronavirus, reste fragile.

Dans ce contexte, les investisseurs seront particulièrement attentifs aux annonces de la Réserve fédérale américaine, attendues pour 18h00 GMT, avec la traditionnelle conférence de presse du président de l'institution, Jerome Powell, 30 minutes plus tard.

Si de nombreux observateurs n'attendent pas d'annonces spectaculaires, la banque centrale américaine devrait maintenir une posture extrêmement accommodante et la Banque centrale européenne (BCE), dont les annonces sont attendues pour jeudi, devrait faire de même.

"La réunion de la Fed ne devrait pas aboutir à un changement de politique monétaire", estime Christopher Dembik, responsable de l'analyse macroéconomique chez Saxo Bank.

"La conférence de presse de Jerome Powell devrait en revanche fournir des indications précieuses sur l'évolution de la politique monétaire dans les mois à venir et, à cette occasion, il pourrait être fait mention d'un objectif explicite de taux de chômage", ajoute-t-il.

VALEURS EN EUROPE

En Bourse en Europe, la cote est animée par les publications d'entreprises qui continuent de pleuvoir.

Airbus (+0,7%) résiste en dépit de résultats nettement dégradés au premier trimestre en raison de l'impact sur son activité de la pandémie de coronavirus, qui frappe lourdement l'industrie aérienne. Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a indiqué mercredi que la France était prête à aider "totalement et s'il le faut massivement" le géant européen de l'aéronautique.

Carrefour (+2,99%) monte plus franchement et figure parmi les plus fortes hausses du CAC 40 après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 7,8% sur un an à données comparables.

Spie (+9,68%) enregistre pour sa part l'une des plus fortes hausses du Stoxx 600 après avoir déclaré que les impacts de la pandémie de coronavirus sur ses résultats du T1 étaient localisés principalement en France. Les analystes jugent la publication du groupe globalement rassurante.

Sur le plan sectoriel, le compartiment de l'énergie (+2,04%) se distingue dans le sillage du vif rebond des cours du pétrole.

PÉTROLE

Le rebond est très marqué sur les cours du brut dans l'espoir que la reprise de l'activité économique relance la demande. Le contrat juin sur le brut léger américain (West Texas Intermedate) prend près de 14% à 14 dollars le baril et le Brent de mer du Nord de même échéance gagne 4% à 21,29 dollars.

La reprise s'était amorcée mardi après un nouveau plongeon provoqué par la quasi-saturation des capacités de stockage face à une offre surabondante.

EN ASIE

L'indice SSE Composite de la Bourse de Shanghai a pris 0,4% pour saluer les bons résultats des principales banques chinoises cotées et l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) gagne 0,7%.

A WALL STREET

Les contrats à terme signalent pour l'instant une ouverture des indices de la Bourse de New York en hausse de 0,5% à 1% mais la tendance pourrait évoluer après la publication des chiffres du PIB (12h00 GMT).

Ils ont terminé en baisse mardi, un indicateur témoignant du plongeon de la confiance du consommateur américain et le risque de voir s'envoler le nombre de décès liés au coronavirus ayant entamé les espoirs nés des annonces d'assouplissement des mesures de confinement dans certains pays.

L'indice Dow Jones a cédé 0,13% à 24.101,55, le S&P-500, plus large, a perdu 0,45%, à 2.865,43 points et le Nasdaq Composite a reculé de 1,33% à 8.614,44 points, pénalisé par les contre-performances des valeurs technologiques.

Alphabet, maison mère de Google, prenait 3,5% dans les échanges après la clôture de mardi après avoir publié des ventes trimestrielles supérieures aux attentes des analystes.

Facebook, Microsoft et Tesla doivent publier leurs comptes après la clôture de mercredi.

TAUX

Sur le marché de la dette souveraine, les rendements obligataires italiens grimpent après la dégradation de la note de crédit de l'Italie par l'agence d'évaluation financière Fitch à un cran seulement au-dessus de la catégorie spéculative ("junk").

Le rendement des emprunts d'Etat italiens à deux ans grimpe de sept points de base, à 0,693% et celui à dix ans de six points à 1,796%.

La situation est plus calme pour le rendement des Treasuries à 10 ans, qui perd un point de base pour repasser sous 0,6%, et pour le Bund allemand de même échéance, qui en cède deux à -0,48%.

CHANGES

Du côté des devises, le dollar perd 0,3% face à un panier de référence, pénalisé par le mauvais indicateur sur la confiance du consommateur. L'euro en profite pour remonter à 1,0862 (+0,4%).

(Édité par Blandine Hénault)