PARIS/EREVAN, 27 septembre (Reuters) - La France s'est dite dimanche vivement préoccupée par les affrontements au Haut-Karabakh et a appelé les deux camps à cesser immédiatement les hostilités et à reprendre le dialogue, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

"La France est vivement préoccupée par les affrontements d'ampleur en cours au Haut-Karabakh et les informations faisant état notamment de victimes parmi la population civile. Elle appelle à cesser immédiatement les hostilités et à reprendre le dialogue", a dit la porte-parole du Quai d'Orsay.

"En sa qualité de coprésidente du groupe de Minsk, la France, avec ses partenaires russe et américain, réitère son engagement en vue de parvenir à un règlement négocié et durable du conflit du Haut-Karabakh, dans le respect du droit international", a-t-elle ajouté.

La France fait partie du group de Minsk chargé de la médiation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Les deux anciennes républiques soviétiques s'opposent depuis des décennies au sujet du Haut-Karabakh, région d'Azerbaïdjan peuplée majoritairement d'Arméniens ayant proclamé son indépendance avec l'effondrement de l'URSS en 1991.

Au Vatican, le Pape François a déclaré de son côté "(qu'il priait) pour la paix au Caucase et (qu'il demandait) aux parties en conflit de faire des gestes de bonne volonté et de fraternité pouvant conduire à la résolution des problèmes, pas en utilisant la force et les armes, mais à travers le dialogue et les négociations." Dimanche, le Haut-Karabakh, puis l'Arménie, ont décrété la mobilisation générale après une montée des tensions, l'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusant mutuellement de tirs d'obus.

L'Arménie accuse les forces azéries d'avoir tiré des obus sur la région, tandis que l'Azerbaïdjan accuse les forces arméniennes de bombarder des positions militaires et civiles azéries.

Signe de ces tensions accrues, le ministère de la Défense du Haut-Karabakh a annoncé en début d'après-midi que l'armée avait détruit quatre hélicoptères, 156 drones et dix tanks d'Azerbaïdjan lors des affrontements de dimanche matin.

L'Arménie accuse les forces azéries d'avoir tiré des obus sur la région, tandis que l'Azerbaïdjan accuse les forces arméniennes de bombarder des positions militaires et civiles azéries.

Des deux côtés, les tirs auraient fait des victimes.

Selon l'agence Interfax, les autorités militaires d'Azerbaïdjan ont jugé pour leur part qu'il n'était pas nécessaire de procéder à une mobilisation militaire totale, l'effectif de l'armée du pays étant actuellement au complet.

Le président turc Tayyip Erdogan a lancé pour son part àun appel au peuple arménien pour qu'il prenne en main son destin contre, a-t-il dit, un "leadership qui les entraîne vers la caastrophe". (John Irish, Philip Pullella, Nailia Bagirova, Nvard Hovhannisyan et Gabrielle Tetrault-Farber, Gilles Guillaume pour la version française)