par Pascale Denis

Hermès, qui était entré au capital de la société Jean-Paul Gaultier en 1999 avec une prise de participation de 35% pour environ 23 millions d'euros, en avait ensuite acquis 10% supplémentaires en 2008 pour 3,0 à 4,0 millions, valorisant alors la société entre 30 et 40 millions d'euros.

La maison de couture, qui tire l'essentiel de ses revenus des licences sur le prêt-à-porter féminin et les parfums, a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros, contre 23 millions un an plus tôt. Elle accusait l'an dernier une légère perte.

"Des discussions sont déjà avancées avec un acquéreur", a-t-on indiqué à Reuters de source proche du dossier.

Le couturier, célèbre pour ses marinières, ses bustiers à cônes et sa haute-couture ultra-sophistiquée, détient le solde du capital de sa société.

On ignore s'il entend vendre ou non tout ou partie de sa participation.

Il chercherait, selon Les Echos, à lever du capital pour financer son expansion à l'international, notamment en Asie.

Les liens entre le couturier et Hermès s'étaient déjà distendus en mai 2010. Quelques semaines après la disparition de Jean-Louis Dumas, emblématique patron d'Hermès qui avait choisi en 2003, à surprise générale, le styliste iconoclaste pour dessiner le prêt-à-porter féminin du groupe, Jean-Paul Gaultier quittait son poste chez Hermès pour être remplacé par Christophe Lemaire, venu de chez Lacoste.

Compte-tenu des montants en jeu, cette cession n'aura guère d'impact sur les comptes d'Hermès mais elle témoigne d'une accélération des opérations de fusion-acquisition dans un secteur du luxe mis en ébullition depuis l'automne dernier, avec la prise de participation de LVMH dans le capital d'Hermès.

Après une année noire en 2009 suivie d'un fort rebond en 2010, le secteur attise aussi les convoitises asiatiques, comme en témoigne le récent rachat du couturier italien Cerruti par le distributeur de Hong Kong Trinity Limited.

A la Bourse de Paris, le titre Hermès se traitait à 154,85 euros (+0,10%) vers 13h55, dans un marché en hausse de 0,78%.

Avec Alexandre Boksenbaum-Granier, Astrid Wendlandt, édité par Jean-Michel Bélot