La chancelière allemande et le président français se sont retrouvés autour d'un dîner pour harmoniser leurs positions avant de recevoir chacun de leur côté en fin de semaine le Premier ministre grec Antonis Samaras, qui souhaite que les partenaires européens d'Athènes fassent preuve de patience.

"Nous voulons, je veux que la Grèce soit dans la zone euro, c'est une volonté que nous avons exprimée depuis le début de la crise", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une courte déclaration à son arrivée à la chancellerie.

"Il appartient aux Grecs de faire les efforts indispensables pour que nous puissions atteindre cet objectif", a-t-il ajouté.

Angela Merkel lui a fait écho. "Nous sommes très attachés à ce que chacun respecte ses engagements", a-t-elle dit.

Il faut "encourager nos amis grecs à poursuivre sur la voie des réformes et je sais combien ces efforts sont difficiles pour la Grèce", a-t-elle indiqué, sans réitérer spécifiquement son souhait, exprimé avant l'été, du maintien de l'euro en Grèce.

Alors que des voix s'élèvent en Allemagne contre toute idée d'aide supplémentaire à Athènes, la chancelière a dit attendre "de savoir ce qu'il ressortira du rapport de la troïka" sur les progrès accomplis par la Grèce dans la voie des réformes et de l'équilibre budgétaire.

Cette troïka de bailleurs de fonds (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne), doit rendre ses conclusions fin septembre.

Attendu vendredi à Berlin et samedi à l'Elysée, le Premier ministre grec, Antonis Samaras, n'a eu de cesse ces derniers jours de demander "un peu d'air" pour son pays tout en assurant qu'il tiendrait ses engagements.

"AIDE HUMANITAIRE" POUR LA SYRIE

Confrontée à sa cinquième année de récession, la Grèce veut bénéficier d'un sursis - on parle de deux années - pour pouvoir respecter les engagements budgétaires convenus suivant un second plan d'aide international de 130 milliards d'euros.

"Ce qu'on est en train de faire, c'est nous préparer pour une décision en octobre", explique une source diplomatique française. "Dire que nous (la France et l'Allemagne) sommes flexibles est un peu théorique parce que tout dépend des conclusions de la troïka. La France veut une solution mais est-ce que c'est ajouter deux ans ou d'autres réformes, il est trop tôt pour le dire".

Dans leurs déclarations, François Hollande et Angela Merkel ont également évoqué la mise en oeuvre des "bonnes décisions" du conseil européen de fin juin, selon les termes du président, chahuté à ce sujet en France par les Verts et l'extrême gauche.

"Nous sommes favorables à aller plus loin, plus vite sur la supervision bancaire avec la Banque centrale européenne", a dit François Hollande, évoquant la volonté franco-allemande de "donner une substance à cette feuille de route".

Les deux dirigeants ont entamé leur intervention en parlant de la Syrie et de l'aide à apporter à sa population épuisée par 18 mois de combats qui ont fait plus de 18.000 morts.

A une semaine d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, actuellement sous présidence française, François Hollande a invité à "aller aussi loin que possible pour l'aide humanitaire, ce qui ne nous empêchera pas d'aider plus directement l'opposition".

Angela Merkel et François Hollande ne s'étaient pas vu depuis la cérémonie du cinquantenaire de l'amitié franco-allemande célébrée à Reims le 8 juillet.

Ils se sont embrassés à l'arrivée du président français, qui a conclu sa déclaration en louant "l'amitié franco-allemande, au coeur de l'amitié européenne, et nous en faisons une fois encore la démonstration ce soir".

Avec Catherine Bremer, édité par Yann Le Guernigou

par Elizabeth Pineau