(Ajoute heurts en fin de manifestation)

HONG KONG, 21 juillet (Reuters) - La police hongkongaise a tiré des grenades lacrymogènes dimanche soir pour disperser une nouvelle manifestation contre le projet de loi d'extradition vers la Chine, désormais suspendu, qui a plongé la ville dans la crise ces dernières semaines.

Des milliers de personnes - 430.000 selon les organisateurs, 138.000 selon la police - ont défilé à nouveau dans les rues de Hong Kong et des échauffourées se sont produites à la fin de la marche, près du Bureau de liaison chinois, près du coeur du quartier financier.

Des activistes vêtus de noir et pour beaucoup cagoulés ont désobéi aux consignes de la police et ont marché au-delà du point d'arrivée fixé par les autorités.

Certains ont bombardé d'oeufs les murs du bâtiment tandis que d'autres inscrivaient des graffitis non loin de là. Plusieurs centaines de policiers en tenue anti-émeutes avaient pris position aux abords du Bureau de liaison pour empêcher qu'il ne soit envahi.

Un manifestant d'une trentaine d'années, vêtu de noir de la tête aux pieds, a cependant exclu d'envahir les locaux symbolisant la puissance chinoise.

"Ce serait la mort de Hong Kong", a-t-il dit.

De nouveaux rassemblements sont prévus les prochains week-ends.

La dirigeante de l'exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, s'est excusée pour les troubles provoqués par le projet de loi d'extradition, en vertu duquel des Hongkongais pourraient être transférés en Chine communiste pour y être jugés. Carrie Lam a déclaré que ce projet de loi était désormais "mort".

"UN PAYS, DEUX SYSTÈMES"

Il n'en reste pas moins que, pour bon nombre d'habitants de l'ex-colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997 en vertu du principe "Un pays, deux systèmes", ce projet de loi d'extradition doit être purement et simplement abrogé, car, craignent-ils, il pourrait en cas d'adoption servir à Pékin pour réprimer toute dissidence.

Samedi, au moins 100.000 personnes ont manifesté à Hong Kong pour exprimer leur soutien à la police et réclamer un arrêt des violences, à la suite de la vague de protestations contre un projet de loi d'extradition. La police a parlé de 103.000 participants, tandis que, pour les organisateurs, ils étaient 316.000.

Le week-end dernier, deux manifestations qui avaient commencé dans le calme ont dégénéré en heurts entre policiers et activistes, ce qui a fait des dizaines de blessés. Plus de 40 personnes avaient été arrêtées.

Et le 1er juillet, à l'occasion du 22e anniversaire de la rétrocession à la Chine populaire, des manifestants avaient envahi le Conseil législatif (parlement) de la Région administrative spéciale de Hong Kong et s'étaient livrés à des déprédations. (Donny Kwok et Felix Tam; Eric Faye et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)