par Gergely Szakacs et Krisztina Than

BUDAPEST, 17 octobre (Reuters) - Le maire conservateur d'une petite ville, Peter Marki-Zay, un outsider politique sans affiliation à un parti, affrontera le Premier ministre Viktor Orban dans les urnes l'année prochaine pour diriger la Hongrie après avoir remporté dimanche le second tour d'une primaire organisée par l'opposition.

Peter Marki-Zay a devancé le candidat classé à gauche Klara Dobrev, qui a promis de le soutenir à la tête d'une alliance de six partis d'opposition afin d'évincer Viktor Orban, au pouvoir depuis plus d'une décennie, lors des élections législatives de l'année prochaine.

"Je lui souhaite beaucoup de force (...) dans nos efforts pour renverser Viktor Orban puis démanteler son régime", a déclaré Klara Dobrev lors d'une conférence de presse.

L'image de père de famille et la foi chrétienne de Peter Marki-Zay pourraient plaire à des pans entiers d'électeurs indécis, à la fois à la campagne et à Budapest, faisant de lui un rival d'envergure pour Viktor Orban.

Avec près de 60% des voix comptées, le résultat de la primaire ne semble plus faire de doute, Peter Marki-Zay comptant déjà 230.112 voix contre 167.060 pour la Coalition démocratique de Klara Dobrev.

"Nous ne pouvons gagner qu'ensemble", a déclaré Peter Marki-Zay à ses soutiens, avec sa femme et ses sept enfants à ses côtés. "Personne ne peut briser l'unité de l'opposition."

"C'était une bataille, mais nous devons aussi gagner la guerre", a-t-il ajouté en référence aux élections de 2022.

Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2010, Viktor Orban devra faire face à un front uni de partis d'opposition qui comprend également les socialistes, les libéraux et l'ancien parti d'extrême droite désormais de centre-droit, Jobbik.

Les sondages d'opinion montrent que le parti au pouvoir Fidesz de Viktor Orban et l'alliance de l'opposition sont au coude à coude.

Peter Marki-Zay, âgé de 49 ans et diplômé en économie, marketing et ingénierie, s'est fait connaître en remportant en 2018 la mairie de sa ville natale du sud du pays, Hodmezovasarhely, un bastion de Fidesz.

Il a fait campagne pour diriger une coalition des "propres", promettant d'éradiquer la corruption et de mettre fin à 30 ans de profondes divisions dans la politique et la société hongroises.

Alors qu'Orban prospère grâce aux conflits et a eu une série de différends avec l'Union européenne, Marki-Zay et Dobrev cherchent à améliorer leurs relations avec Bruxelles. Ils sont également favorables à ce que la Hongrie adopte l'euro. (Version française Benjamin Mallet)