Cette initiative, qui se concrétise dans l'outil en ligne Coal Policy Tool, entend pallier le manque de critères de comparaison objectifs quand il s'agit de déterminer si un intermédiaire financier est réellement engagé dans un démarche progressiste ou s'il se contente d'un bon vieux greenwashing. "L'objectif est double", explique la directrice générale de Reclaim Finance, Lucie Pinson "faciliter la comparaison entre les politiques sur des critères identiques et publics et permettre aux clients, médias et autres parties prenantes d’évaluer l’écart entre les pratiques existantes et l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C".

Actuellement, une quarantaine d'institutions financières françaises (dépendant de 25 groupes) a adopté des politiques restrictives vis-à-vis du charbon, mais elles sont à géométrie variable. D'autres devraient les rejoindre puisque chaque entreprise du secteur est censée disposer d'une stratégie en ce sens d'ici la fin du 1er semestre 2020. Le Coal Policy Tool permet, de façon synthétique, de comparer les efforts réels des uns et des autres. "Tous les acteurs financiers mentionnés ont été contactés et ont eu l'opportunité de commenter leurs notes avant publication", précise Reclaim Finance. L'outil sera régulièrement mis à jour. A date, il liste 47 institutions, de A comme AG2R à T comme TOBAM.

Quels sont les enseignements de la mouture initiale ? D'abord, qu'un grand nombre d'institutions, et non des moindres, sont encore en phase chantier. Ensuite, que cinq groupes financiers se détachent par leurs stratégies efficaces pour tenir l'objectif de limitation du réchauffement à 1,5°C pour la partie charbon thermique : Crédit Agricole, La Banque Postale Asset Management, AXA, Crédit Mutuel et AG2R La Mondiale. La balle est dans le camp des autres.