(Actualsé avec précisions, contexte)

16 novembre (Reuters) - Relever les taux d'intérêt aux Etats-Unis jusqu'à environ 3,25% est une "supposition raisonnable", a déclaré vendredi Charles Evans, le président de l'antenne de Chicago de la banque centrale.

Un tel objectif supposerait de relever les taux d'à peu près un demi-point de pourcentage au-dessus du taux que celui que Charles Evans considère comme "neutre", c'est-à-dire ne stimulant ni ne freinant la croissance économique.

Le président de la Fed de Chicago a déclaré à des journalistes après une conférence dans cette ville qu'il continuerait à surveiller les chiffres de l'inflation, des salaires et de l'emploi avant de voir jusqu'à quel niveau il conviendrait de remonter les taux.

Une inflation à 2,5% ne serait pas un problème à la condition qu'elle ne se maintienne pas trop longtemps à ce niveau, a-t-il ajouté.

Charles Evans a dit voir certains risques peser sur les perspectives économiques, y compris un ralentissement de la croissance mondiale, mais pas suffisamment, selon lui, pour perturber la trajectoire robuste de l'économie américaine.

Les taux d'intérêt aux Etats-Unis se rapprochent logiquement du niveau considéré comme neutre par la Fed, avait déclaré un peu auparavant Richard Clarida, le vice-président de la banque centrale américaine.

Dans un entretien à CNBC, il s'est dit en désaccord avec le jugement selon lequel la Fed aurait relevé les taux trop tôt ou trop vite. Mais il a ajouté qu'il était trop tôt pour établir si la banque centrale devait porter les taux à un niveau freinant la croissance.

La Fed a déjà relevé à trois reprises son principal taux directeur d'un quart de point cette année et les marchés s'attendent à un quatrième relèvement à l'issue de sa prochaine réunion, le 19 décembre, qui porterait l'objectif de taux des "fed funds" à 2,25%-2,5%.

Le dollar a creusé ses pertes après les déclarations des responsables de Fed pour céder 0,5% face à un panier de devises de référence.

Le rendement de l'emprunt d'Etat américain à dix ans a fait de même, cédant cinq points de base pour retomber à 3,07%.

(Ann Saphir; Wilfrid Exbrayat et Patrick Vignal pour le service français)