Sur la corde raide

Le secteur est particulièrement affecté par l'érosion de la ferveur du marché pour les voitures électriques, malgré les investissements colossaux injectés par les constructeurs pour se conformer aux nouvelles tendances et aux exigences environnementales. Le coût élevé des véhicules électriques, en moyenne 36% plus cher que les modèles à combustion, freine leur adoption, avec une part de marché des VE en Europe ayant chuté de 16% en 2015 à 13% en 2023. Face aux prix élevés et au manque d'infrastructures (bornes de recharge, etc.), les consommateurs se tournent davantage vers les modèles hybrides, perçus comme une alternative plus abordable et moins contraignante.

En outre, l'industrie fait face à des goulots d'étranglement significatifs liés aux problèmes d'approvisionnement et aux défis opérationnels associés à la production de véhicules électriques, entraînant des retards de production et une offre insuffisante.

D’autre part, la compétition avec les fabricants chinois, qui offrent des prix plus attractifs, a également érodé la position dominante de constructeurs européens comme Volkswagen, qui perd du terrain sur le marché chinois. La situation est d’autant plus délicate compte tenu de l’importance du marché chinois pour les marques allemandes (30% des bénéfices avant impôts de BMW, Mercedes et VW), de l’incertitude économique dans le pays et des tensions douanières entre autorités.

Ainsi, face à une conjoncture asphyxiante et au manque de relais de croissance disruptifs, il est attendu que l'industrie ne retrouve pas ses niveaux d'avant la pandémie de Covid-19 avant une décennie, à l'exception des constructeurs de luxe tels que Ferrari, qui résistent mieux grâce à leur pouvoir de tarification ou pricing power.

Un creux boursier

Sur les marchés financiers, la situation est clairement illustrée par la performance de l'indice STOXX Europe 600 Automobiles & Parts, qui a subi une baisse de 3% sur trois ans et de 6% depuis le début de l'année, reflétant les difficultés persistantes du secteur automobile européen.

Parmi les plus importantes variations depuis le 1er janvier, on trouve :

À la hausse : Ferrari (+25%), Renault (+9%) et Michelin (+5%).

À la baisse : Stellantis N.V. (-34%), Porsche AG (-18%), BMW AG (-21%) et Mercedes (-8%).