PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes ont terminé la semaine dans le rouge vendredi, mises en difficulté par la crise gouvernementale en Italie et en fin de séance, par les propos de Donald Trump sur les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

La tournure que prend le différend commercial entre la Chine et les Etats-Unis "devient inquiétante", reconnaît Thierry Claudé, gérant pour Kiplink Finances, interrogé par l'AFP. Cependant, somme toute, les investisseurs "s'habituent aux annonces intempestives de M. Trump et ils ne croient pas qu'il y ait une rupture des négociations".

Donald Trump a averti que les Etats-Unis n'étaient "pas prêts" à conclure un accord commercial avec la Chine, évoquant même une possible annulation du round de discussions prévues en septembre à Washington.

Le différend traîne "car il y a beaucoup d'intérêts en jeu" et "chacune des parties a intérêt à ce qu'un accord soit trouvé" insiste M. Claudé, un avis partagé par la plupart des acteurs de marché.

Les tensions sino-américaines sont montées d'un cran après l'annonce, la semaine dernière, par M. Trump de tarifs douaniers supplémentaires sur les importations chinoises à compter de septembre.

Et les dernières déclarations du président américain officialisent un peu plus l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations entre les deux pays pour mettre fin à la guerre commerciale.

Par ailleurs, les investisseurs sont également préoccupés par l'éclatement de la coalition populiste italienne au pouvoir depuis 14 mois, qui plonge la troisième économie de la zone euro dans l'incertitude.

Ils ont également eu des mauvaises nouvelles confirmant le ralentissement de la production industrielle: après le recul allemand plus fort qu'attendu publié mercredi, la production industrielle en France a aussi connu un net reflux au mois de juin.

Vers 16H35 GMT, le Dow Jones Industrial Average perdait 0,91%, à 26.137,70 points, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, 1,44%, à 7.923,32 points, et l'indice élargi S&P 500 1,16%, à 2.904,14 points.

L'Eurostoxx 50 a abandonné 1,23%.

Du côté des valeurs

- LES BANQUES PLOMBEES PAR L'ITALIE -

Les banques italiennes se sont écroulées après l'éclatement de la coalition gouvernementale (-9,12% pour Banco BPM, -8,42% pour Ubi Banca, -5,13% pour UniCredit). Dans leur sillage, le secteur a souffert sur les autres places européennes: à Londres, HSBC a perdu 1,94% à 622 pence, Barclays 1,48% à 143,76 pence et RBS 1,40% à 204,60 pence. A Paris, Crédit Agricole a reculé de 1,50% à 10,18 euros, BNP Paribas de 1,33% à 40,21 euros et Société Générale de 2,15% à 22,28 euros.

- LES VALEURS MINIERES DANS LE ROUGE -

Les valeurs cycliques industrielles ont souffert, et en premier lieu les minières, qui auraient beaucoup à perdre d'un affaiblissement de la Chine, principale importatrice au monde de métaux. A la Bourse de Paris, ArcelorMittal a ainsi chuté de 7,26% à 12,04 euros, suivi d'Aperam (-4,53% à 20,22 euros) et d'Eramet (-1,49% à 40,24 euros). A Londres, Antofagasta a cédé 4,65% à 829,20 pence, et Rio Tinto 2,45% à 4.056 pence.

- THYSSENKRUPP REPLONGE -

L'industriel allemand a replongé (-6,48% à 10,26 euros) au lendemain d'une forte hausse. Le conglomérat a évoqué de nouvelles cessions, attendues par les marchés, mais il a aussi abaissé ses prévisions annuelles, un nouveau signe de la conjoncture industrielle déprimée.

Les indices en un coup d'oeil

Paris - CAC 40: -1,11% à 5.327,92 points

Francfort - Dax: -1,28% à 11.693,80 points

Londres - FTSE 100: -0,44% à 7.253,85 points

Milan - FTSE MIB: -2,48% à 20.324,20 points

Madrid - IBEX 35: -1,25% à 8.757,80 points

Lisbonne - PSI 20: -1,38% à 4.859,04 points

Bourse suisse - SMI : -0,02% à 9.749,92 points

Amsterdam - AEX: -1,21% à 542,22 points

Bruxelles - BEL 20: -1,11% à 3.534,57 points

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