Aujourd’hui on revient donc sur le thème des énergies renouvelables, mais avec une question légèrement différente. Dans l’idée de se positionner sur une à deux valeurs, vers quelle type d'énergie se tourner et quelle taille d’entreprise privilégier ? Ces questions ne viennent pas de nulle part et alimentent de nombreux débats au sujet de la transition progressive de certains acteurs comme TotalEnergies. Alors que certains sont prêts à reconnaître la puissance de frappe des gros groupes et leur capacité à développer de nouvelles activités avec un afflux massif de capitaux, d’autres estiment que la répartition du chiffre d’affaires reste bien trop centrée sur l’exploitation de l’or noir à leur goût. On peut alors légitimement se poser la question du financement des énergies vertes par le secteur pétrolier. 

Le réchauffement climatique est une réalité désormais reconnue depuis plusieurs années par le monde scientifique. Ce réchauffement demande des efforts sans précédent pour réduire les émissions des GES sans pour autant remettre en question l’amélioration du niveau de vie de la population des pays en voie de développement. Gardons en tête que miser sur la transition énergétique et profiter des soutiens étatiques peut se faire de deux manières. Au travers d’un investissement dans un producteur d’énergie ou bien dans des entreprises qui permettent d’optimiser la consommation de cette énergie. Ici, on se concentrera sur les producteurs. 

Cette étude permet donc dans un premier temps de faire le point sur les différentes technologies de production d'énergies ainsi que les ressources qu’elles utilisent, puis de lister les avantages et inconvénients que présente un investissement dans une petite capitalisation dont la production est exclusivement renouvelable vis à vis d’une position chez un géant qui souhaite se reconvertir.

Énergies fossiles : Le charbon, le pétrole et le gaz sont encore à l’origine de 80% de la consommation mondiale en 2019. Ces ressources proviennent de la transformation de matières organiques sous l’effet de la température et des fortes pressions souterraines. Je ne vous apprends rien, cette transformation demande des millions d’années. Les hydrocarbures qui en résultent se déplacent dans la roche et migrent vers la surface. Ils se retrouvent emprisonnés dans des gisements. Le charbon provient quant à lui de la transformation de cette matière organique à l'état solide en un combustible composé quasiment uniquement de carbone. L’extraction de ces ressources s’opère au niveau de forages ou de mines. L’homme n’a malheureusement eu aucun pouvoir de décision sur l’emplacement de ces gisements. Ils se trouvent là où la nature les a mises. De ce fait, les hydrocarbures sont inégalement répartis sur la planète et 10 pays possèdent 80% des réserves mondiales. Le charbon est lui plus accessible, c’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de pays en développement mais aussi des pays du nord, continuent son exploitation. Pour autant, 10 pays se partagent 90% des réserves mondiales. Quand les coûts d’extraction de ces matières deviennent trop importants, elles ne sont pas exploitées. C’est ce qui fait la difficulté d’analyse du cours de ces dernières.

Prix du baril de pétrole brut en $ entre 1861 et 2019. Bp stats review 2020 full report
Figure 1 : Prix du baril de pétrole brut en $ entre 1861 et 2019. Bp stats review 2020 full report

Concernant le pétrole, la production a atteint 100 millions de barils par jour en 2019. La pandémie a provoqué une baisse marquée. En prenant en compte les pétroles de schistes, les USA deviennent le plus gros producteur mondial. Ils occupent aussi cette place de leader dans la production de gaz grâce au non-conventionnel. Pour le gaz naturel, la production mondiale est d’environ 4 Milliards de m3 en 2019, un marché bien plus etroit que celui de l’or noir. Le gaz à beau être plus simple à extraire, c’est sa liquéfaction qui a permis son essor en facilitant son transport. Quant au charbon, 8 milliards de tonnes sont produites chaque année et c’est la chine qui en est le premier producteur, très loin devant les suivants. 

Au travers de cette brève documentation, on constate sans surprise que les énergies fossiles dominent largement le mix énergétique mondial. D’ailleurs, 63% de l’électricité produite est d’origine fossile. Mais il va de soi que leur stock est fini et que ce dernier s'épuise d’année en année. Les investissements dans les technologies d’extraction continuent, surtout dans l’analyse des sols pré-forage pour déterminer si oui ou non, un gisement vaut la peine d’être exploité. Ces investissements sont tout de même bien moins rentables qu’il y a quelques années. 

Chaque année, l’exploitation du charbon conduit à l’émission de 14.5 Gt de CO2, contre 11.5 Gt pour le pétrole et 7.3 Gt pour le gaz. A elles trois, ces ressources sont donc responsables de plus de 80% des émissions de CO2 dans le monde.

Biomasse : La biomasse correspond à l’ensemble des matières organiques, végétales, bactériennes ou animales, solides ou liquides, pouvant être transformées en chaleur. De par leur accessibilité, ces ressources ont été exploitées par l’homme bien avant leurs cousins les hydrocarbures. D’ailleurs, Monsieur Jancovici adore nous le rappeler : nous avons carboné notre économie. Pour la biomasse, il peut s’agir aussi bien de résidus forestiers et agricoles que de déchets ménagers ou industriels. Aujourd’hui, la biomasse, c’est plus de 10% de l’énergie consommée dans le monde. La transformation de cette matière se fait soit au travers de digesteurs ou de méthaniseurs. A partir de la biomasse, on peut faire plein de belles choses : des bioessences (fermentation de glucides), des biodiesels (huiles de plantes oléagineuses et graisses animales) ou encore des biogaz (de nouveau avec le processus chimique de fermentation). Il s’agit d’un marché un peu plus équitable du point de vue de la répartition de ces ressources, cependant, peu de pays ont industrialisé les procédés de transformation. La production d’électricité à partir de biomasse ne cesse d’augmenter, avec une forte croissance et de belles perspectives. Aujourd’hui c’est 2% de la production d'électricité mondiale qui provient de la biomasse, soit 2 fois plus qu’il y a 10 ans.

Nucléaire : l’électricité nucléaire est produite par le processus de fission de noyaux d’atomes d’uranium. Comme pour les centrales thermiques (charbon par exemple), la chaleur dégagée par cette fission réchauffe différents circuits d’eau et permet le passage de cette dernière à son état gazeux. La vapeur produite fait ensuite tourner un alternateur et permet de générer de l’électricité. Tout l’uranium présent sur notre planète n’est pas exploitable, encore une fois, seuls 10 pays se partagent 90% des réserves d’uranium pouvant être utilisées en centrale. L’Australie, le Kazakhstan et la Russie occupent le podium. Attention, le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable, cependant elle est neutre en émissions. L’uranium exploité est appauvri mais reste radioactif et dangereux pour toutes les formes de vie. La gestion de ces déchets se doit d’être rigoureuse et les recherches sur les technologies d’exploitation continuent en dépit des progrès portant sur l’armement. C’est ce caractère dangereux qui freine l’implication de certains pays dans ce domaine, Tchernobyl et Fukushima sont là pour nous le rappeler. Aujourd’hui, le nucléaire représente environ 10% de l’électricité produite dans le monde. 

Hydraulique : l’exploitation de la charge de l’eau peut se faire de deux manières différentes: au travers de l'énergie potentielle (différence de hauteur) ou bien grâce à l'énergie cinétique naturelle (utilisation des courants et marées). On a souvent tendance à oublier cette deuxième possibilité. Dans les deux cas, l’eau entraîne une turbine et permet de produire de l’électricité grâce à un alternateur. Les technologies hydrauliques, qui demandent souvent de lourds investissements, sont aujourd’hui à l’origine de la production de 16% de l’électricité mondiale. L'électricité marine est quant à elle en voie de développement. Il est en effet possible de capter l'énergie des vagues, des courants ou des marées et ces idées se concrétisent. Le potentiel de l'énergie des marées est estimé entre 8 000 et 80 000 TWh/an. Aujourd’hui loin d’être rentables, ces technologies innovantes décarbonées et prometteuses contribuent à la production d’électricité mondiale à hauteur de 0.00004% seulement.

Eolien : l'énergie du vent, provenant de l’énergie solaire par le biais du réchauffement inégal de différentes zones du globe, a elle aussi été utilisée bien avant les hydrocarbures. Aujourd’hui c’est grâce aux éoliennes, leurs super-aimants et turbines que l’on capte cette énergie. Plus le vent est fort, plus les éoliennes produisent de l’électricité, mais la communauté scientifique a montré à plusieurs reprises que la régularité était aussi un facteur extrêmement important. Ces éoliennes demandent de grands espaces, font du bruit et représentent une certaine pollution auditive et visuelle pour certains. Il s’agit tout de même d’une source d’énergie décarbonée et renouvelable avec un fort potentiel. La construction en mer a d’ailleurs permis de décupler ce potentiel, aujourd’hui, on estime que la production peut atteindre 420 000 TWh par an dans le monde, soit plus de 18 fois la demande mondiale en électricité. A l’heure actuelle, elle représente 5% de l'électricité mondiale produite, une belle progression depuis le néant, mais la route est longue. 

Solaire : le photovoltaïque est sûrement l’une des technologies qui a aspiré le plus de capitaux ces dernières années. Il utilise des cellules composées de semi-conducteurs dopés, qui permettent la mise en mouvement d’électrons sous l’effet de la lumière. Mais le photovoltaïque n’est pas l’unique manière d’exploiter l’énergie solaire. Il est par exemple possible de chauffer des fluides à très haute température à l’aide de miroirs concentrateurs. Le fluide en question circule alors au travers de turbines et permet de produire notre chère électricité dont on a tant besoin. Mais au délà de ça, nous utilisons tous les jours l'énergie provenant directement du soleil, que ce soit pour nous éclairer ou réchauffer notre chez soi ainsi que notre espace de travail. Toutes les 50 minutes, le soleil fournit de quoi répondre à la consommation annuelle de la population mondiale. C’est pour cette raison que les technologies doivent se développer aussi bien dans la production de l'énergie que dans la conservation de cette dernière (isolation par exemple). 

Hydrogène : L’hydrogène a beau être l’atome le plus présent sur notre planète, il n’est pas sous la forme qui nous intéresse. Sans son frère siamois, il n’est pas directement exploitable. Aujourd’hui les molécules d’H2 sont produites à 72% à partir de gaz naturel par vaporeformage et le reste avec le procédé ATR qui exploite du charbon. Des ressources pour en former d’autres, un schéma que l’on retrouve souvent. De ce fait, les 74 millions de tonnes produites sont à l’origine de l’émission indirecte de 630 millions de tonnes de CO2. L’hydrogène présente un très grand avantage vis à vis des autres ressources, on peut la stocker facilement plusieurs jours sans perte, dans des supports solides. Le problème réside donc dans sa production. Les recherches dans l’hydrogène “bleu” consiste à décarboner les procédés déjà existants, c'est-à-dire capturer, revaloriser ou enfouir le CO2 émis. L'hydrogène “vert” est quant à lui produit à partir de l’électrolyse de l’eau et provient donc d’une source renouvelable. Les technologies actuelles ne présentent pas un rendement suffisant, l'énergie nécessaire pour l'électrolyse étant trop importante vis-à-vis de l'énergie que restituée par la réaction inverse via une pile à combustible. Cela ne signifie pas pour autant que l’hydrogène n’est pas intéressant. La production d’hydrogène doit inévitablement être liée au développement des technologies solaires et éoliennes tout en optimisant les solutions de stockage et de transport de l’hydrogène produit. 

Géothermie : La géothermie consiste à utiliser le sous-sol pour récupérer de la chaleur et/ou produire de l’électricité ou du froid. Cette chaleur provient de la désintégration radioactive naturelle des atomes tels que le potassium, l’uranium et le thorium ou bien de la chaleur de formation initiale de la terre. C’est une énergie qui reste disponible et que l’Homme exploite aujourd’hui avec différents types de forages : la géothermie de basse énergie, dite de surface (pour les habitations ou bâtiments) ou la géothermie profonde, à plus haute température. Cette deuxième voie reste limitée aux 70 pays volcaniques comme les Antilles, l’Italie ou les différents rifts. L’utilisation de la géothermie représente à l’heure actuelle seulement 0.3% de l’électricité produite dans le monde. 

Après ces différentes présentations, la première idée qui peut vous venir en tête est d’investir chez les fabricants de turbines éoliennes comme Siemens Gamesa ou General Electric. Ces fabricants jouent évidemment un rôle clef dans la transition énergétique mondiale puisque les technologies qu’ils développent sont indispensables pour la conversion d’une énergie thermique en électricité. On notera aussi que le solaire, l’éolien et l’hydraulique ont des potentiels encore très peu exploités et représentent sans aucun doute les moyens de production les plus développés à l’heure actuelle. Cependant, le photovoltaïque et l’éolien appellent à consommer des ressources non renouvelables et très recherchées, à l’image des terres rares dont l’exploitation est particulièrement polluante (lire : La guerre des terres rares). L’hydraulique quant à lui, nécessite des investissements colossaux et les réglementations gouvernementales concernant la construction de barrages freinent son développement. A ce propos, certains pays ont déjà exploité leur potentiel fluvial à 100% ou presque, c'est le cas de la France. Enfin, l’hydrogène présente un avantage certain vis-à-vis des autres ressources : sa capacité de stockage facilitée. En dépit du fait que les technologies de production ne soient pas encore matures, l’hydrogène présente donc un fort potentiel.

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Part de la production mondiale d'électricité par combustible. Bp stats review 2020 full report
Figure 2 : Part de la production mondiale d'électricité par combustible. Bp stats review 2020 full report
Production régionale d'électricité par combustible 2019. Bp stats review 2020 full report

Figure 3 : Production régionale d'électricité par combustible 2019. Bp stats review 2020 full report

Court-terme, moyen-terme et long-terme.

Aujourd’hui, les axes de développement principaux sont l’hydraulique, le solaire, l’éolien, la fission nucléaire et la géothermie. Les investissements se font dans l’amélioration des réseaux de chaleur, des pompes à chaleur, des véhicules électriques ainsi que le développement des batteries Lithium-ion. Les biocarburants et le biométhane proviennent aussi de technologies matures et établies. 

Sur le moyen terme, ce sont les énergies marines qui vont se développer, à l’image de l’éolien flottant ou des technologies houlomotrices. Les véhicules électriques 100% autonomes, l’utilisation de l’hydrogène pour l’industrie et la mobilité lourde, les batteries solides et les solutions de stockages alternatifs (thermique et air comprimé) façonnent aussi notre horizon. 

Les batteries zéro déchets, les avions à hydrogène, la fusion nucléaire et les carburants ou gaz synthétiques restent pour l’instant au stade embryonnaire mais les acteurs concernés ont déjà commencé à publier et/ou investir dans le développement de ces solutions. 

Désormais, la question est de savoir s’il est plus stratégique, en fonction de votre profil, d’investir dans une grosse capitalisation de l’énergie ou bien de miser sur des mid-caps spécialisées sur certaines technologies renouvelables. 

Grosse cap ou petite cap ?

Lorsque j’essaie de lister rapidement les avantages et inconvénients d’un investissement dans une grosse capitalisation, plusieurs idées me viennent en tête. Une entreprise déjà bien établie sur un marché a accès à un endettement privilégié, de meilleur taux et une visibilité plus intéressante. Elle présente généralement un panel d'activités plus diversifié et un meilleur réseau de partenaires à l’international. La facilité d’embauche, la liquidité de ses titres sur les marchés et les nombreuses structures qu’elle possède sont aussi des avantages indéniables. A l’inverse, une entreprise de taille intermédiaire dispose souvent de bien plus de souplesse quant au développement de nouveaux projets. Les investisseurs peuvent plus facilement s’identifier à l’entreprise qui attire de ce fait des profils plus responsables et des actionnaires moins exigeants du point de vue financier, prêts à soutenir l’entreprise sur le long terme. Un particulier se sentira inévitablement plus impliqué dans le capital d’une petite capitalisation et bénéficiera souvent d’une croissance plus importante en dépit d’une visibilité médiocre et de révisions fréquentes des estimations sur ses performances et sa rentabilité.

Dans la continuité de cette présentation, parlons un peu de TotalEnergies, dont la transition est depuis plusieurs années sous le feu des projecteurs et suscite de vifs débats. Le groupe, dont plus de 85% du chiffre d’affaires provient encore à l’heure actuelle du raffinage et de la distribution de produits pétroliers, est aujourd’hui rentré dans une politique d’investissement dans des projets renouvelables à hauteur de 60 milliards de dollars à financer sur 10 ans. Ils estiment à 100 GW leur capacité de production à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030, contre 7 GW aujourd’hui. Une croissance impressionnante, rendue possible par la puissance de frappe d’un tel groupe qui possède d’ailleurs à l’heure actuelle une base de 8 millions de clients électricité & gaz. Le groupe souhaite aussi faire passer son parc de bornes de recharge électrique de 21 000 unités à plus de 150 000 en 2025, de quoi rendre jaloux les pompes de leurs 15 500 stations services autour du globe. Encore faut-il que la demande de véhicules électriques suive et ne se cantonne pas uniquement aux classes moyennes ++ et aisées. Le géant du pétrole a donc un fort désir de redorer son image sans secouer son actionnariat, en abaissant ses émissions directes à 30 Mt de CO2 pour 2030 contre 46 Mt de CO2 en 2015, tout en augmentant de 50% leur production sur la même échelle de temps.

Dans cette même idée d'investissement “grosse cap” avec un potentiel de transition marqué, on pourrait citer Air Liquide. Le champion de la production de gaz industriels et médicaux produit à l’heure actuelle son hydrogène à partir du méthane mais développe fortement son activité biométhaniseur et pile à combustible. Sa base client, ses réseaux de transport et ses nombreuses structures industrielles font de cette société un des acteurs majeurs de la transition énergétique. Il faudrait pour autant que l’entreprise modernise son image, avec par exemple des acquisitions stratégiques pour conserver sa place de numéro 1 français concernant l’actionnariat particulier. 

Dans les plus petites capitalisations, on pourrait citer Albioma. L’ancien acteur du charbon aujourd’hui reconverti dans la combustion de la bagasse (résidus de l’industrie de la canne à sucre) continue ses investissements dans la biomasse depuis maintenant plus de 20 ans. La société développe en parallèle ses activités dans le solaire dans l'océan indien, aux Antilles, en Guyane, Espagne et Italie ainsi qu’en métropole. Elle permet donc de s’exposer à la valorisation énergétique de la biomasse avec un complément d’offre solaire. En 2014, son acquisition de l’usine de cogénération bagasse de la sucrerie de Rio Prado lui permet de sortir du territoire français pour son activité de transformation de matières organiques. L’entreprise a profité des mises en garde traduites par les accords de Paris en 2017 et présente depuis une croissance intéressante et maîtrisée. Son objectif est de devenir un acteur concentré à 100% sur les énergies renouvelables en continuant l’arrêt progressif de ses activités charbon d’ici 2030. Dans cette idée, il présente en 2018 la structure Galion 2 en Martinique, la première centrale 100% biomasse/bagasse en outre-mer. Ils poursuivent aussi leur développement avec des projets innovants de stockage. Toujours en 2018, ils font l’acquisition d’Eneco France, devenue aujourd’hui Albioma Solaire France. En 2021 ils démarrent leurs investissements dans la géothermie avec l’acquisition d’une centrale en Turquie. La société emploie aujourd’hui environ 600 personnes.

Tableau 1 : Fondamentaux principaux de la société Albioma. Zonebourse avec Bloomberg
Fondamentaux principaux de la société Albioma. Zonebourse avec Bloomberg

Toujours dans les mid-cap, il va de soi de présenter Neoen. Si vous cherchez un producteur d’énergies exclusivement renouvelables, vous êtes au bon endroit. Fondée en 2008, l’entreprise du solaire a fait ses débuts en France puis s’est rapidement tournée vers l’international, à commencer par le Portugal en 2010, l’Australie, le Salvador, la Finlande et la Jamaïque. A l’heure actuelle leur capacité en exploitation ou en construction est de 4.6 GW contre 1 GW fin 2018. A la suite de son introduction en bourse en 2018, la société publie des résultats prouvant une bonne performance et son bilan augmente à vitesse grand V. Elle place le pure player au centre de l’attention en 2020 puis ce dernier subit un retour de bâton courant 2021. Ses différentes opérations sur capital, dont son introduction en bourse se sont toujours bien passées et ses différents partenariats avec Schneider Electric, Eiffage, Bouygues ou encore Tesla lui permettent de s’affirmer à l’international et de mieux répondre aux appels d’offres. Leur objectif principal est de développer une capacité opérationnelle et en construction de 10 GW à l’horizon 2025, mais il faut garder en tête que l’entreprise à quelques fois déçu quant à l’atteinte de ses objectifs, notamment concernant l’évolution de son EBITDA. Sa croissance moyenne de chiffre d’affaires est de 40% par an sur 5 ans et celle de son RCAI est de 100% par an en moyennant sur le même nombre d'années.

Tableau 2 : Fondamentaux principaux de la société Neoen. Zonebourse avec Bloomberg
Fondamentaux principaux de la société Neoen. Zonebourse avec Bloomberg

Albioma et Neoen partagent plusieurs actionnaires communs dont la BPI, Impala SASU (le groupe fondé et détenu par Jacques Veyrat et sa famille) ainsi que la Financière de l’Echiquier, une société de gestion qui s'intéresse de près aux mid-caps. Cependant on notera que Neoen correspond à un profil beaucoup plus agressif que Albioma. Tout augmente plus vite dans ses comptes. Les marges sont meilleures mais la rentabilité est moins bonne et les ratios d’endettement plus lourds. Albioma présente à l’inverse une croissance modérée, plus maîtrisée. Son bilan évolue bien moins vite et la société n’a pas eu recours à une augmentation de capital récemment.

Note importante : l'auteur est propriétaire de titres Albioma et Neoen