DUBAÏ, 8 décembre (Reuters) - L'Iran a exécuté jeudi un manifestant condamné pour avoir blessé un paramilitaire et avoir bloqué la circulation dans une artère de Téhéran dans le cadre de la vague de protestations qui secoue le pays depuis mi-septembre, rapporte l'agence de presse iranienne semi-officielle Tasnim.

L'agence Tasnim, qui identifie le manifestant exécuté comme Mohsen Shekari, n'a pas donné davantage de précisions.

Le porte-parole de la justice iranienne avait annoncé mardi la condamnation à mort - susceptible de faire l'objet d'un appel - de cinq personnes condamnées pour le meurtre d'un membre de la milice Basidj (une force paramilitaire constituée de volontaires et qui dépend du corps d'élite des Gardiens de la révolution-NDLR).

Le vaste mouvement de contestation né en Iran dans le sillage de la mort de Mahsa Amini mi-septembre après son arrestation pour avoir porté un voile non réglementaire a fait l'objet d'une répression sévère condamnée par les puissances occidentales et les Nations unies.

Selon des chiffres relayés par l'Onu, plusieurs centaines de morts - dont des dizaines d'enfants - ont été recensés depuis le début des manifestations, dont les autorités de Téhéran estiment qu'elles sont fomentées par les puissances étrangères.

Les Gardiens de la révolution ont salué lundi la position ferme adoptée par la justice iranienne et ont plaidé pour qu'elle agisse rapidement et avec détermination pour condamner les personnes accusées de "crimes contre la sécurité de la nation et contre l'islam".

Selon Amnesty International, au moins 21 personnes sont sous la menace d'une condamnation à mort dans le cadre de "simulacres de procès destinés à intimider les participants au soulèvement populaire qui secoue l'Iran".

"Les autorités iraniennes doivent immédiatement annuler l'ensemble des condamnations à mort prononcées, s'abstenir de pousser à ce que la justice inflige des condamnations à mort et abandonner toutes les charges contre les personnes arrêtées en raison de leur participation pacifique à des manifestations", poursuit l'ONG de défense des droits humains. (Rédigé par le bureau de Dubaï, version française Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)