DUBAI, 27 novembre (Reuters) - La nièce du guide suprême
iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, une militante des droits de
l'homme, a appelé les gouvernements étrangers à rompre tout lien
avec Téhéran en raison de la répression violente des
manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.
Farideh Moradkhani s'est exprimée dans une vidéo largement
partagée sur les réseaux sociaux depuis l'annonce par l'agence
de presse militante HRANA de son arrestation, le 23 novembre.
"Ô peuples libres, soyez avec nous et dites à vos
gouvernements de cesser de soutenir ce régime meurtrier et tueur
d'enfants", a-t-elle dit dans la vidéo.
"Ce régime n'est fidèle à aucun de ses principes religieux
et ne connaît aucune règle, si ce n'est la force et le maintien
au pouvoir."
Le bureau d'Ali Khamenei n'a pas répondu dans l'immédiat à
une demande de commentaire de Reuters.
Selon HRANA, au 26 novembre, 450 manifestants ont été tués
en plus de deux mois de troubles dans tout le pays, dont 63
mineurs. L'agence a ajouté que 60 membres des forces de sécurité
ont trouvé la mort et que 18.173 manifestants ont été arrêtés.
Les manifestations, déclenchées par la mort de la jeune
femme kurde iranienne Mahsa Amini, après son arrestation pour
"tenue inappropriée", constituent l'un des plus grands défis
lancés à la république islamique depuis la révolution de 1979.
La vidéo a été partagée sur YouTube vendredi par son frère,
Mahmoud Moradkhani, basé en France, qui se présente comme "un
opposant à la République islamique" sur son compte Twitter, puis
par d'autres défenseurs des droits des Iraniens.
Le 23 novembre, Mahmoud Moradkhani a signalé l'arrestation
de sa sœur alors qu'elle se rendait au bureau du procureur de
Téhéran sur ordre du tribunal. Farideh Moradkhani avait été
arrêtée au début de l'année par le ministère iranien du
Renseignement, puis libérée sous caution.
Elle se trouve à la prison de sécurité d'Evin, à Téhéran, a
indiqué HRANA, et a été condamnée à 15 ans de prison pour des
motifs non précisés.
"Il est maintenant temps pour tous les pays libres et
démocratiques de rappeler leurs représentants en Iran en tant
que geste symbolique et d'expulser les représentants de ce
régime brutal de leurs pays", a-t-elle ajouté dans la vidéo.
Son père, Ali Moradkhani Arangeh, était un religieux chiite
marié à la sœur d'Ali Khamenei et récemment décédé à Téhéran,
après des années d'isolement en raison de ses positions contre
la République islamique.
Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a voté jeudi le
lancement d'une enquête indépendante sur la répression des
manifestations contre le pouvoir en Iran.
(Bureau de Dubaï ; Version française Kate Entringer)