par Nidal al-Mughrabi

GAZA, 31 mars (Reuters) - Israël a rouvert dimanche un point de passage de marchandises avec la bande de Gaza tout en maintenant des renforts le long de la barrière de sécurité qui sépare l'Etat hébreu du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, où la situation reste volatile.

Le poste-frontière de Kerem Shalom, fermé lundi dernier après un tir de roquette qui a fait sept blessés en Israël, a rouvert dimanche matin. Des camions chargés de vivres ou de carburant sont entrés dans l'enclave.

La décision israélienne intervient au lendemain du premier anniversaire des rassemblements de la "Grande marche du retour", marquées par la mort de quatre Palestiniens, et quelques heures après de nouveaux échanges de tirs transfrontaliers entre Israéliens et Palestiniens, qui n'ont pas fait de victimes.

Environ 40.000 Palestiniens se sont rassemblés samedi à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, selon l'armée israélienne.

Celle-ci a constaté un degré de violence moindre que lors des précédentes manifestations organisées chaque semaine depuis le 30 mars 2018 pour réclamer la fin du blocus de l'enclave et le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés lors de la fondation de l'Etat d'Israël en 1948.

Plusieurs centaines de Palestiniens portant des gilets orange, dont des militants du Hamas, s'étaient déployés le long de la frontière pour empêcher les manifestants de s'en approcher ou de lancer des ballons incendiaires en territoire israélien.

Parallèlement, un haut responsable du Hamas a déclaré que des médiateurs égyptiens devraient avoir des discussions en Israël pour tenter de finaliser un accord de cessez-le-feu.

"Des jours nous séparent de la concrétisation de nos exigences. Nous sommes patients", a dit Khalil al Hayya sur la chaîne Aqsa TV, qui appartient au Hamas.

Israël, qui considère le Mouvement de résistance islamique comme un groupe terroriste, n'a pas dit un mot sur la perspective d'un accord.

Selon trois sources palestiniennes au fait des négociations, un tel accord comprendrait la fourniture régulière de carburant à la bande de Gaza, qui serait financée par le Qatar, ainsi que des projets de création d'emplois et l'expansion de la zone de pêche du territoire.

A l'approche des élections législatives israéliennes du 9 avril, deux jours d'affrontements transfrontaliers entre Israël et le Hamas en début de semaine ont remis sur le devant de la scène la politique sécuritaire de Benjamin Netanyahu.

Alors que l'extrême droite israélienne réclame de sa part plus de fermeté vis-à-vis du Hamas, le Premier ministre israélien a ordonné dimanche aux forces israéliennes de maintenir des capacités maximales à la frontière avec Gaza.

Mais il a également déclaré jeudi qu'une opération militaire dans la bande de Gaza, où Israël et le Hamas se sont combattus pour la dernière fois en 2014, ne serait menée qu'une fois épuisées toutes les autres options. (avec Jeffrey Heller à Jérusalem Jean-Stéphane Brosse pour le service français)