par Crispian Balmer et Angelo Amante

ROME, 4 février (Reuters) - L'ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a commencé jeudi les consultations en vue de former un nouveau gouvernement en Italie, le Mouvement 5 Etoiles (M5S) se montrant désormais plus nuancé après avoir fait part de son opposition.

Rien ne permet toutefois d'affirmer que Mario Draghi parviendra à rassembler suffisamment de soutiens au Parlement après l'annonce de la Ligue, le parti anti-immigration de Matteo Salvini, qu'elle ne soutiendrait pas un gouvernement appuyé par le M5S.

Mario Draghi, l'une des personnalités les plus respectées en Italie, a été chargé par le président italien Sergio Mattarella de former un nouveau cabinet après la démission du président du Conseil Giuseppe Conte, le 26 janvier.

Giuseppe Conte a souhaité bonne chance à Mario Draghi et a exprimé l'espoir que le nouveau gouvernement soit composé de personnalités politiques et non de technocrates.

Les mots de l'ancien chef du gouvernement, qui n'est affilié à aucun parti mais est proche du M5S, ont été interprétés comme un signal à ses alliés, les invitant à envisager de travailler avec Mario Draghi.

Le M5S, pilier de la coalition sortante avec le Parti démocrate, pourrait jouer un rôle prépondérant dans les jours qui viennent.

"A mon sens, le M5S se doit de rencontrer Mario Draghi, de l'écouter et de prendre position ensuite", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Luigi di Maio, issu de ce mouvement.

Le secrétaire national du Parti démocrate (PD), Nicola Zingaretti, a annoncé jeudi accorder son soutien à un gouvernement formé par Mario Draghi.

"Nous accepterons ce défi, nous présenterons des objectifs plutôt que de poser des conditions", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision La7.

L'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, chef du parti conservateur Forza Italia, s'est aussi dit prêt jeudi à soutenir les efforts de Mario Draghi, une démarche qui pourrait provoquer un schisme au sein de l'opposition de droite.

"La décision du président de la République de désigner Mario Draghi pour former un nouveau gouvernement va dans la direction que nous appelions de nos voeux depuis des semaines : celle d'une personnalité institutionnelle de premier plan autour de laquelle nous pourrions créer une unité substantielle", a déclaré Silvio Berlusconi dans un communiqué.

L'un de ses alliés, le parti d'extrême droite les Frères d'Italie, a exclu de voter pour lui. (Avec Giuseppe Fonte, version française Kate Entringer et Camille Raynaud, édité par Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey)