MILAN, 3 septembre (Reuters) - Le gouvernement italien se penche sur la vente d'un fabricant des drones militaires à des investisseurs publics chinois il y a trois ans, a déclaré une source proche du dossier.

Rome veut vérifier si les autorités italiennes auraient dû être informées de la vente d'une participation de 75% dans Alpi Aviation, une société basée dans le nord de l'Italie, conformément à la réglementation "Golden Power", a dit vendredi cette source qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat.

Le gouvernement italien dispose dans ce cadre de prérogatives lui permettant d'intervenir pour bloquer certaines offres formulées par des investisseurs étrangers dans des secteurs jugés stratégiques comme la défense, l'énergie et les télécommunications.

La brigade financière italienne a annoncé jeudi que six personnes étaient visées par des enquêtes dans le cadre d'une affaire de violation présumée des règles relatives à la vente de matériel militaire et des règles issues du décret "Golden Power".

La police, qui n'a pas nommé l'entreprise visée, a précisé qu'une participation de 75% avait été achetée par le biais d'une société offshore par "deux importantes sociétés publiques chinoises".

La participation, acquise à un prix considérablement gonflé, a été réalisée "exclusivement pour acquérir un savoir-faire technologique et de fabrication" qui serait transféré en Chine avec une relocalisation de l'entreprise dans le pôle de haute technologie de Wuxi, près de Shanghai, selon la police.

Selon une deuxième source proche du dossier, qui a confirmé que l'entreprise italienne est bien Alpi Aviation, les deux sociétés chinoises impliquées dans l'affaire sont China Corporate United Investment Holding et CRRC Capital Holding. (Reportage Giuseppe Fonte, Emilio Parodi et Elisa Anzolin, avec la contribution de Meg Shen, rédigé par Stephen Jewkes; version française Diana Mandiá)