par Gavin Jones et Angelo Amante
ROME, 28 janvier (Reuters) - L'Italie ne devrait toujours
pas connaître le nom de son futur président de la République ce
vendredi, les deux blocs de droite et de gauche ayant décidé de
ne pas présenter de candidat au sixième tour de scrutin, le
deuxième de la journée, faute de compromis sur une personnalité
acceptable par les deux camps.
A droite, la Ligue et Forza Italia ont annoncé qu'ils
s'abstiendraient lors de ce sixième tour. Les grands électeurs
de gauche voteront blanc, pour leur part. Aucun des deux camps
ne peut imposer son candidat faute de majorité absolue au sein
du collège d'un millier de grands électeurs, composé
essentiellement des élus des deux chambres du Parlement.
Un premier vote organisé vendredi, le cinquième depuis le
début de la semaine, n'avait déjà pas permis de désigner le
futur chef de l'Etat, la tentative des partis de droite de faire
élire la présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, s'étant
soldée par un échec sans appel.
Longtemps considéré comme le favori, le président du
Conseil, Mario Draghi, a vu ses chances diminuer au fil des
jours, de nombreux parlementaires refusant de voter en sa faveur
de crainte de faire éclater la coalition gouvernementale, mêlant
droite et gauche, et de déclencher des législatives anticipées.
Le président de la République italienne, élu pour sept ans,
n'a pour l'essentiel qu'un rôle honorifique mais il peut avoir
une influence décisive sur la désignation du président du
Conseil et peut dissoudre le Parlement.
Les tractations en coulisses depuis le début de la semaine
paraissent de plus en plus difficiles.
Enrico Letta, le chef de file du Parti démocrate (PD, centre
gauche), a jugé vendredi qu'il était désormais impossible de
faire confiance à la droite.
"Ils nous ont menés en bateau ces trois derniers jours",
a-t-il dit à des journalistes.
Une solution de compromis consisterait à réélire le
président sortant, Sergio Mattarella, 80 ans, pour un deuxième
mandat qu'il a jusqu'à présent exclu.
Deux membres du gouvernement ont déclaré à Reuters jeudi que
cette issue était désormais probable.
(Avec Giuseppe Fonte, version française Marc Angrand et
Bertrand Boucey, édité par Tangi Salaün)