MILAN, 24 août (Reuters) - Les discussions entre le Parti démocrate (PD, centre gauche) et le Mouvement antisystème 5 étoiles (M5S) en vue de conclure un accord de coalition gouvernementale achoppent autour du cas de Giuseppe Conte, président démissionnaire du Conseil italien, que le M5S veut remettre au pouvoir - ce à quoi le PD s'oppose.

Les deux partis, qui se sont vivement opposés depuis les élections législatives de l'an passé, ont entamé vendredi des négociations fin de trouver un compromis leur évitant de revenir devant les électeurs à la faveur d'élections anticipées.

Le président italien Sergio Mattarella a donné jusqu'à mardi aux chefs des différentes formations politiques pour parvenir à un accord en vue d'une coalition gouvernementale.

Durant son premier entretien avec Luigi di Maio, chef de file du M5S, le dirigeant du PD Nicola Zingaretti a déclaré que le futur gouvernement devra marquer une rupture avec le passé, notamment avec la nomination d'un nouveau président du Conseil.

Il n'y a "rien de personnel", a indiqué Zingaretti samedi. Le chef de file du Parti démocrate a par la suite déclaré sur Facebook que son parti était ouvert à toute forme de dialogue autour d'une liste de priorités politiques établie par le M5S.

S'exprimant devant les journalistes depuis Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) où s'ouvrait samedi le sommet du G7, Giuseppe Conte a estimé qu'il était question d'agenda politique et non pas de figures politiques.

Il a déclaré que, à ses yeux, la "saison politique (du gouvernement M5S) est terminée et ne peut pas être ouverte de nouveau".

Les discussions entre le Parti démocrate et la formation antisystème ont été décrites comme très cordiales et ont donné lieu à des déclarations optimistes de part et d'autre.

Toutefois, sur fond de divergences politiques et de suspicions mutuelles, les deux partis réclament chacun plus de concessions de la part de l'autre en jouant sur la crainte d'un retour anticipé aux urnes.

Vendredi, Luigi di Maio a déclaré que les discussions pourraient aboutir seulement si le Parti démocrate acceptait de réduire le nombre de parlementaires (de 945 à 600), une annonce qu'a dénoncée un élu démocrate en accusant le M5S d'en demander toujours plus.

"L'autre jour il y avait dix points de priorité, à 14h00 hier il était question de réduire le nombre de parlementaires, à 21h00 c'était Conte ou rien. C'est très difficile de continuer ainsi", a dit samedi Andrea Orlando sur Twitter.

Une autre ombre plane sur les discussions PD-M5S: celle d'un réconciliation entre le M5S et la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, après que ce dernier a déclenché une crise politique en affirmant que son parti ne pouvait plus travailler avec la formation antisystème à laquelle il était allié depuis 14 mois. (Stephen Jewkes, avec Crispian Balmer à Biarritz; Jean Terzian pour le service français)