Le président du Conseil italien a annoncé mardi devant le Sénat qu'il allait remettre sa démission au président de la République, Sergio Mattarella, à la suite du dépôt d'une motion de défiance par la Ligue, d'extrême droite, de Matteo Salvini.

Salvini souhaite que des élections anticipées soient convoquées cet automne, trois ans et demi plus tôt que prévu, espérant profiter de sa forte cote de popularité actuelle pour obtenir la majorité et gouverner seul le pays.

L'indice des banques italiennes a perdu jusqu'à 2,1% sur ces annonces, mais a vite réduit ses pertes, à 1% vers 14h45, tandis que le rendement de l'obligation souveraine à 5 ans perdait 7 points de base à 0,81% et l'écart de rendements ("spread") entre le 10 ans italien et le Bund de référence allemand se contractait de 215 à 206.

Une fois la démission présentée par le président du Conseil, il appartiendra à Sergio Mattarella de déterminer s'il convient de convoquer des élections législatives anticipées ou s'il est possible de former une autre coalition gouvernementale.

Les marchés ne saluent pas forcément la perspective de nouvelles élections mais ils ont souvent été déconcertés par les querelles à répétition au sein de la coalition.

"Pour ce qui est du processus, cela signifie que Giuseppe Conte démissionne de son poste de président du Conseil de ce gouvernement, mais cela ne veut pas dire que s'il y avait un accord entre les partis de l'opposition, il ne pourrait pas être rétabli en tant que président du Conseil", souligne Matt Cairns, responsable de la stratégie de taux chez Rabobank, qui ne croit pas à des élections anticipées.

(Dhara Ranasinghe, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Matthieu Protard)