Milan (awp/afp) - Le déficit public de l'Italie s'est légèrement réduit au deuxième trimestre, s'établissant à 1,1% du Produit intérieur brut (PIB), en baisse de 0,2 point de pourcentage sur un an, a indiqué vendredi l'Institut italien des statistiques (Istat).

Ce recul s'explique par le fait que les recettes de l'Etat sur le trimestre (+2,5% sur un an) ont augmenté un peu plus que les dépenses (2%), selon l'Istat.

Sur les six premiers mois de l'année, le déficit atteint 4,0% du PIB, en légère amélioration par rapport aux 4,2% enregistrés sur la même période de 2018.

Le nouveau gouvernement italien, qui est entré en fonction début septembre, a révisé légèrement à la hausse lundi la prévision de déficit public de l'Italie pour cette année, à 2,2% du PIB, contre 2,04% prévu en avril par la précédente coalition populiste.

Pour 2020, il s'est fixé pour objectif un déficit public à 2,2% (au lieu de 2,1% prévu par la précédente coalition), montrant ainsi sa volonté d'éviter un conflit direct avec Bruxelles, tout en tentant de relancer une croissance atone.

Dans un entretien jeudi au quotidien Corriere della Sera, le ministre italien des Finances, Roberto Gualtieri, a dit avoir hérité d'une situation "difficile".

"Les 2,2% nous assurent l'utilisation pleine de la flexibilité et nous permettent de donner une tonalité expansive au budget, tout en garantissant une réduction de la dette", a-t-il dit.

Selon les prévisions du gouvernement, celle-ci doit encore grimper à 135,7% du PIB en 2019 (contre 134,8% en 2018) avant de baisser légèrement à 135,2% en 2020, 133,4% en 2021 et 131,4% en 2022.

Le déficit de 2020 est plus important que prévu initialement car la coalition, formée par le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) et le Parti démocrate (centre gauche), a décidé d'annuler une hausse de la TVA, qui devait rapporter 23 milliards d'euros.

Ceci aurait représenté un poids de "542 euros pour chaque famille italienne", ce qui aurait constitué "un énorme obstacle à la croissance et à la relance du pays", a justifié jeudi le Premier ministre Giuseppe Conte.

Clairement pro-européenne, la coalition a choisi d'adopter une approche beaucoup plus constructive vis-à-vis de Bruxelles que le précédent gouvernement dominé par Matteo Salvini (extrême droite) qui avait multiplié les attaques frontales contre la Commission européenne.

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