Milan (awp/afp) - L'Italie, frappée de plein fouet par l'épidémie de coronavirus, a subi une chute de 5,3% de son produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre par rapport au précédent, un recul encore plus important qu'anticipé et jamais vu depuis 25 ans, a indiqué vendredi l'Istat.

Fin avril, lors d'une première estimation, l'Institut national des statistiques (Istat) avait fait état d'une baisse de 4,7%.

Comparé au premier trimestre, la chute atteint 5,4%, contre 4,8% estimé dans un premier temps.

Cette nouvelle estimation "confirme la portée exceptionnelle de la diminution du PIB au premier trimestre, (...) jamais vue depuis le premier trimestre 1995", a souligné l'Institut.

La chute du PIB a été surtout provoquée par la baisse de la demande intérieure, alors que le pays a été confiné à partir du 9 mars, et dès fin février pour les régions du Nord, coeur économique du pays.

L'Italie, premier pays touché en Europe par l'épidémie, a imposé de strictes mesures de confinement pendant deux mois, paralysant une grande partie de son activité économique.

La péninsule, qui a subi un lourd tribut humain, avec plus de 33.000 morts, devrait enregistrer cette année sa pire récession depuis la Seconde guerre mondiale, avec une chute du PIB attendue au moins entre 8% et 10%.

La perte qui pourrait être subie (170 milliards d'euros) représente l'équivalent du PIB annuel de la Vénétie, troisième grande région industrielle du pays, d'après une estimation du centre d'études de la banque Mediobanca.

Selon Carlo Bonomi, le président de la principale organisation patronale, la Confindustria, jusqu'à un million de postes de travail sont menacés dans le pays. "Nous attendons les chiffres à fin mai, mais les relevés disent que de 700.000 à un million de postes sont en danger", a-t-il déclaré jeudi.

afp/al