Milan (awp/afp) - L'Italie a subi un recul de 0,4% de son Produit intérieur brut au premier trimestre par rapport au précédent, dans un contexte économique toujours chahuté par la pandémie de coronavirus, selon une première estimation publiée vendredi par l'Institut national des statistiques (Istat).

En 2020, l'Italie avait vu son PIB plonger de 8,9%, sa pire récession depuis la Seconde guerre mondiale.

Rome mise cependant sur un rebond de la croissance de 4,5% en 2021, en intégrant l'effet des mesures de relance de l'économie adoptées par le gouvernement de Mario Draghi, et de 4,8% en 2022.

Le recul du PIB au premier trimestre est notamment dû aux "effets sur l'économie des mesures de restriction adoptées pour faire face à l'urgence sanitaire", qui ont frappé surtout le secteur tertiaire, a commenté l'Istat.

Sur un an, la baisse du PIB a atteint 1,4%, nettement moins qu'au quatrième trimestre 2020 (-6,6%).

Le gouvernement comptait soumettre à Bruxelles ce vendredi son plan de relance de 222,1 milliards d'euros financé en grande partie par l'Union européenne, qui devrait apporter "au moins 3,6 points de pourcentage" de croissance d'ici 2026.

Le ministre de l'Economie Daniele Franco avait indiqué il y a dix jours s'attendre à un rebond du PIB au deuxième trimestre et une nouvelle "accélération" au second semestre.

L'Italie a adopté à la mi-avril une nouvelle rallonge budgétaire de 40 milliards d'euros pour 2021, qui s'est ajoutée aux 32 milliards d'euros déjà débloqués en janvier pour relancer l'économie terrassée par la pandémie de coronavirus.

Du coup, le gouvernement Draghi a dû revoir à la hausse sa prévision de déficit pour cette année, à 11,8% du PIB, contre 9,5% en 2020.

Parallèlement, la dette publique devrait atteindre 159,8% du PIB en 2021, soit le deuxième ratio le plus élevé dans la zone euro, derrière la Grèce.

Mario Draghi avait déclaré à la mi-avril tabler sur "une très forte reprise" de l'économie du pays "dans les prochains mois" pour permettre à terme à l'Italie de "sortir de l'endettement élevé".

"Si la croissance est conforme à nos attentes", dopée par des réformes et des investissements, l'Italie entrera dans un cercle vertueux qui lui permettra de "rembourser une dette viable", a-t-il fait valoir.

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