Tokyo (awp/afp) - L'agence de notation financière Fitch a confirmé mercredi la note d'endettement de long terme du Japon à "A", soulignant que le pays allie "les atouts d'une économie avancée et prospère" à la faiblesse de la croissance potentielle à moyen terme et à une dette publique élevée.

L'appréciation est assortie d'une perspective stable, identique à ce qu'elle était précédemment, ce qui signifie qu'elle ne devrait pas être modifiée dans les prochains mois.

La troisième économie mondiale "a des finances extérieures solides, étayées par un excédent persistant de la balance courante", souligne l'agence.

"La résilience extérieure de l'économie est également confortée par le statut de monnaie de réserve du Japon et par la perception qu'ont les investisseurs de sa valeur refuge", précise Fitch dans un communiqué.

Toutefois, l'agence relève que "le niveau élevé de la dette publique brute du Japon, qui dépasse 230% du PIB, est le plus élevé des États souverains notés".

Avec le temps, les atouts financiers intrinsèques de l'économie nippone pourraient s'éroder "en l'absence de politiques efficaces pour réduire le fardeau de la dette et stimuler la croissance potentielle (estimée à environ 1% à moyen terme", prévient l'organisme qui souligne que ces défis sont accentués par une population vieillissante et une main-d'oeuvre en déclin.

La stabilité politique relative - le Premier ministre Shinzo Abe se maintient au pouvoir depuis fin 2012 - favorise la continuité politique, ce qui est selon Fitch un bon point.

Pourtant, la croissance du PIB devrait s'essouffler d'ici à la fin de l'année et au début de 2020, en raison de l'affaiblissement des exportations et de la production industrielle, avertit l'agence.

Le Japon et d'autres pays de la région subissent les effets du ralentissement commercial mondial associé à l'escalade du différend commercial entre les États-Unis et la Chine.

Les livraisons de composants japonais vers la Chine se sont affaiblies, de même que les besoins mondiaux de biens d'équipement du fait d'une baisse des investissements.

"La moindre demande mondiale d'automobiles et les incertitudes persistantes dans les politiques commerciales des États-Unis exacerbent ces tendances", insiste Fitch qui pense qu'une "nouvelle escalade des tensions commerciales mondiales pourrait faire peser un risque important sur les perspectives du Japon".

Fitch s'attend à ce que la hausse prévue de la taxe sur la consommation le 1er octobre 2019 (passage de 8% actuellement à 10%) soit effectivement réalisée, écartant l'hypothèse d'un troisième report.

Malgré cela, l'agence juge que l'inflation restera en 2020 loin de l'objectif officiel de 2% de la Banque du Japon (BoJ).

"Dans ce contexte, nous nous attendons à ce que la BoJ maintienne sa politique très accommodante au moins jusqu'à 2021",a écrit Fitch.

afp/jh