(Bien lire mardi §1)

par Leika Kihara et Daniel Leussink

TOKYO (Reuters) - La Banque du Japon (BoJ) a maintenu mardi ses mesures de soutien massives à l'économie alors qu'elle a anticipé que l'inflation n'attendrait pas l'objectif de 2% avant plusieurs années, les nouvelles restrictions sanitaires face au coronavirus éclipsant le regain de croissance découlant d'une solide demande mondiale.

Pour la troisième fois depuis le début de la crise sanitaire dans le pays, le Japon a déclaré samedi l'état d'urgence dans la capitale Tokyo, à Osaka et dans deux autres préfectures afin d'endiguer une nouvelle vague de l'épidémie.

A l'issue d'une réunion de deux jours de politique monétaire, la BoJ a réaffirmé son avis selon lequel la troisième économie mondiale se dirigeait vers un rebond modéré, alors que les exportations ont été portées par une demande solide en provenance des Etats-Unis et de Chine.

Mais, dans son rapport trimestriel sur les perspectives économiques, la banque centrale a abaissé sa prévision sur l'inflation pour l'exercice fiscal en cours et a anticipé, pour la première fois, que l'inflation resterait inférieure à l'objectif de 2% au-delà de la fin du mandat du gouverneur Haruhiko Kuroda, début 2023.

La BoJ a comme attendu maintenu son objectif de taux d'intérêt à court terme à -0,1% et son engagement à encadrer les rendements à long terme autour de zéro.

"L'économie japonaise devrait se rétablir, même si le niveau d'activité sera inférieur au niveau d'avant-pandémie, principalement pour les secteurs offrant des services en face à face", écrit la banque centrale dans le rapport.

"Nous prendrons sans hésiter des mesures d'assouplissement monétaire supplémentaires si nécessaire, en gardant un oeil étroit sur l'impact de la pandémie", ajoute-t-elle dans le document.

La BoJ dit désormais s'attendre à ce que l'inflation de base s'établisse à 0,1% pour l'exercice fiscal actuel ayant débuté le 1er avril, contre une prévision en janvier de 0,5%. Elle anticipe par ailleurs une accélération de l'inflation, à 0,8%, au cours du prochain exercice fiscal, puis un taux de 1% en 2023.

 

(Leika Kihara, Tetsushi Kajimoto et Daniel Leussink; version française Jean Terzian)