* Indice tankan dans l'industrie à +7 (consensus: +9)

* L'indice des services à +23 (consensus: +20)

TOKYO, 1er juillet (Reuters) - La confiance des dirigeants des grandes entreprises industrielles japonaises s'est dégradée en avril-juin à un plus bas en près de trois ans, montre l'enquête "tankan" de la Banque du Japon (BoJ) publiée lundi, soulignant la morosité qui gagne le secteur face au ralentissement de la demande mondiale sur fond de conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

Le sentiment des grandes entreprises du secteur non-manufacturier s'est toutefois légèrement amélioré par rapport au trimestre précédent, laissant suggérer que la solidité de la demande intérieure permettait en partie de contrebalancer la faiblesse des commandes à l'exportation.

Il est à noter que près de 70% des entreprises sondées s'étaient prononcées au 11 juin, a indiqué la BoJ, soit avant que le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping décident en marge du sommet du G20 samedi dernier de relancer les négociations commerciales sino-américaines.

"L'enquête n'a pas pris en compte la reprise des pourparlers commerciaux entre les Etats-Unis et la Chine, donc les perspectives des grandes entreprises industrielles auraient pu être meilleures" avec cette donnée, a estimé Hiroaki Mutou, économiste de Tokai Tokyo Research Institute.

"Les inquiétudes sur le conflit commercial sino-américain pourraient s'atténuer par la suite", a-t-il ajouté.

D'après l'enquête de la BoJ, l'indice du sentiment des grandes entreprises du secteur manufacturier a reculé à +7 en juin, contre +12 dans l'étude bouclée en mars. Les économistes anticipaient en moyenne une dégradation moins importante (+9).

L'indice mesurant la confiance des grandes entreprises non-manufacturières a progressé à +23 contre +21 lors de la précédente enquête, dépassant le consensus qui le donnait à +20.

Ces données mettent en exergue la divergence du climat entre les compagnies exportatrices, qui ressentent les pressions du conflit commercial entre Washington et Pékin, et les entreprises du secteur des services qui profitent toujours de la résistance de la consommation privée.

Les grandes entreprises prévoient d'augmenter leurs investissements de 7,4% sur l'ensemble de l'exercice fiscal à la fin mars 2020, un chiffre inférieur aux prévisions des économistes (+8,9%). (Leika Kihara, avec Kaori Kaneko; Jean Terzian pour le service français)