Tokyo (awp/afp) - Les prix à la consommation au Japon (hors ceux des denrées périssables) ont progressé de 0,8% en juin sur un an, après une hausse de 0,7% en mai, selon les données publiées vendredi par le Ministère des Affaires intérieures.

Ce chiffre, en phase avec les prévisions des analystes de l'agence Bloomberg, reste loin de l'objectif d'inflation de 2% fixé d'un commun accord par le gouvernement de Shinzo Abe et la banque centrale début 2013, alors que la demande des ménages peine à décoller.

Et si une légère amélioration a été constatée en juin après plusieurs mois de ralentissement ou de stagnation, c'est surtout grâce à un coup de pouce des cours du pétrole.

De fait, en excluant l'énergie en plus des produits frais, les prix ressortent en toute petite hausse de 0,2% (contre 0,3% en mai).

La Banque du Japon (BoJ), qui doit actualiser à la fin du mois ses prévisions d'inflation et de croissance, apparaît démunie face à la faiblesse persistante de l'inflation, une situation qui contraste avec les Etats-Unis et l'Union européenne où la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) normalisent progressivement leurs politiques.

Le Premier ministre M. Abe n'a pas réussi à redonner l'élan qu'il souhaitait à la troisième économie du monde malgré sa stratégie "abenomics", articulée autour d'une politique monétaire ultra-accommodante, de largesses budgétaires et de réformes structurelles.

Si l'archipel a affiché récemment une série exceptionnelle de deux ans de croissance ininterrompue (avant une petite contraction du PIB au premier trimestre 2018), il le doit à la relative vigueur de ses exportations, et non au dynamisme de sa demande intérieure.

Or les économistes mettent en garde contre "un risque de ralentissement des exportations et d'une réduction de l'excédent commercial japonais si la guerre commerciale s'intensifie" entre les Etats-Unis et ses partenaires, selon une note de Mizuho Securities publiée jeudi.

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