Tokyo (awp/afp) - La croissance économique au Japon au troisième trimestre a été nettement révisée en hausse, atteignant 0,4% sur un trimestre selon des données publiées lundi par le gouvernement, contre une première estimation de seulement 0,1% mi-novembre.

Les investissements non fonciers des entreprises en particulier se sont avérés bien plus dynamiques que lors de la première estimation du PIB. Et la consommation des ménages, stimulée par la perspective d'un relèvement de TVA au 1er octobre, a aussi été plus robuste que selon les calculs initiaux.

Le consensus des économistes sondés par l'agence Bloomberg s'attendait certes à une révision à la hausse, mais moins élevée, à 0,2%.

Par ailleurs, la croissance du produit intérieur brut (PIB) du pays au deuxième trimestre a également été légèrement revue lundi en hausse (0,5%, contre 0,4% précédemment), tout comme celle du premier trimestre (0,6% contre 0,5% auparavant).

Privée de l'un de ses principaux moteurs, les exportations qui sont en berne depuis plus d'un an en raison de la dégradation de la conjoncture mondiale et du conflit commercial sino-américain, la croissance japonaise a donc ralenti cette année, mais très graduellement jusqu'à présent.

Les économistes s'attendent toutefois à une contraction brutale du PIB au quatrième trimestre, en raison d'un contrecoup attendu sur la consommation des ménages après le relèvement de la TVA (passée de 8% à 10% sur la plupart des biens non alimentaires) et des dégâts causés par le puissant typhon Hagibis en octobre.

D'après les économistes, le Japon devrait éviter de tomber en récession l'an prochain, grâce à un plan de relance massif de 13.200 milliards de yens (près de 110 milliards d'euros) annoncé la semaine dernière par le gouvernement.

Ce plan doit notamment servir à réparer et moderniser des infrastructures du pays mises à mal par de récentes catastrophes naturelles, dont Hagibis, ainsi qu'à éviter un coup de fatigue à l'économie du pays après les Jeux olympiques de Tokyo à l'été.

Le Japon est coutumier des plans de relance pour maintenir son économie à flot, une politique qui a pour effet d'augmenter une dette publique déjà colossale (238% de son PIB en 2018 selon le Fonds monétaire international), sans régler les problèmes structurels qui pèsent sur la croissance de long terme.

afp/al