Tokyo (awp/afp) - Le Produit intérieur brut (PIB) du Japon a reculé de 0,2% au troisième trimestre comparé au trimestre précédent, selon une deuxième estimation publiée jeudi par le gouvernement. Par rapport au premier chiffre dévoilé mi-novembre (-0,3%), la révision reste marginale.

Alors que la croissance nippone avait été soutenue au deuxième trimestre par une reprise de la demande intérieure après la levée de mesures sanitaires liées à la pandémie, la hausse des infections au coronavirus cet été et l'inflation galopante ont dissuadé les ménages japonais de consommer. Le PIB a surtout été miné par un net déséquilibre de la balance commerciale japonaise, alors que la chute du yen renchérit le coût des importations de l'archipel et que le ralentissement économique dans le monde pèse sur ses exportations, même si cette situation a un peu moins pesé sur l'économie qu'initialement estimé.

Le Japon est constamment en déficit commercial depuis août 2021, ce qui n'aide pas à stabiliser sa monnaie, laquelle souffre aussi de l'écart grandissant entre la politique monétaire toujours ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ) et le resserrement monétaire à l'oeuvre dans les autres économies développées, Etats-Unis en tête. Pour stimuler l'économie et atténuer l'impact sur les ménages nippons de la hausse du coût de la vie et de la faiblesse du yen, le gouvernement du Premier ministre Fumio Kishida a annoncé fin octobre un plan de relance massif d'un montant équivalent à 270 milliards d'euros.

La monnaie japonaise a en effet perdu plus de 20% de sa valeur face au dollar entre janvier et début novembre, provoquant en septembre et en octobre les premières interventions du Japon sur le marché des changes pour soutenir le yen depuis 1998. Les économistes attendent au dernier trimestre 2022 un rebond du PIB japonais, qui devrait être soutenu par la réouverture complète des frontières nippones au tourisme depuis mi-octobre et par une campagne de subvention du tourisme intérieur pour les Japonais financée par le gouvernement.

Bien que modérée comparé aux autres pays industrialisés, l'inflation, qui a connu au Japon en octobre sa plus forte accélération depuis 40 ans (3,6%), pourrait cependant peser sur la reprise, tandis que la demande extérieure risque d'être affectée par le ralentissement économique mondial. Fin octobre, la BoJ a abaissé à 2% sa prévision de croissance du PIB nippon pour l'exercice 2022/23 qui se terminera fin mars (contre 2,4% lors de sa précédente estimation en juillet), puis 1,9% en 2023/24 et 1,5% en 2024/25.

afp/vj