Tokyo (awp/afp) - Pour la première fois depuis mars 2020, les prix à la consommation au Japon (hors produits frais) ont très légèrement augmenté en septembre (+0,1% sur un an), tirés notamment par les prix de l'énergie, selon des données officielles publiées vendredi.

En excluant également l'énergie, les prix à la consommation ont reculé de 0,5% sur un an le mois dernier, selon le ministère des Affaires intérieures.

Alors que de nombreux autres pays du monde se débattent depuis des mois avec une inflation élevée, comme les Etats-Unis, le Japon fait figure d'exception en ayant le problème inverse.

Le pays était retombé dans une phase de déflation depuis la pandémie de coronavirus, et la reprise de son économie est restée poussive jusqu'à présent cette année, du fait de restrictions face au Covid-19 qui n'ont été levées que très récemment.

Une nouvelle méthode de calcul de l'indice des prix à la consommation, introduite cet été, a par ailleurs donné plus de poids aux baisses de tarifs des opérateurs de téléphonie mobile dans le pays cette année sous la pression du gouvernement.

Cela avait aussi entraîné une révision rétroactive de l'indice, annulant notamment des hausses de prix à la consommation initialement enregistrées en mai et juin de cette année.

La mini-inflation de 0,1% enregistrée en septembre est conforme aux attentes du consensus d'économistes de l'agence Bloomberg.

La Banque du Japon (BoJ) s'attend à ce que les prix à la consommation progressent modérément dans les mois à venir, notamment sous l'effet de la flambée des coûts énergétiques.

L'institution avait relevé en juillet ses prévisions d'inflation (hors produits périssables) à 0,6% pour l'exercice 2021/22 qui s'achèvera le 31 mars prochain, contre 0,1% précédemment.

La BoJ doit livrer la semaine prochaine de nouvelles prévisions de croissance et d'inflation pour le Japon à l'issue de sa réunion de politique monétaire, laquelle devrait demeurer ultra-accommodante.

La Banque du Japon poursuit sa politique de rachats d'actifs massifs combiné à un taux directeur négatif (-0,1%) pour atteindre à terme une inflation de 2%.

Cependant cet objectif qu'elle s'est fixé en 2013 est resté jusqu'à présent un voeu pieu et il semble toujours hors de portée à moyen terme.

"L'énergie devrait continuer à doper l'inflation dans les mois à venir" ainsi qu'en 2022/23 au Japon, mais en excluant ce poste de dépenses la hausse des prix à la consommation devrait rester "modeste", selon une note de Mitsubishi UFJ Morgan Stanley publiée vendredi.

afp/jh