Boursièrement et statistiquement parlant, novembre est un mois très favorable aux investisseurs. Mais pas en 2021 puisqu'il s'achève en baisse pour un certain nombre d'indices, en baisse marquée même pour le STOXX Europe 600, qui accuse un déficit de 2,6% sur son niveau de la fin octobre. Même l'indice large américain S&P500 affiche un bilan négatif de 0,8% sur la période. Le milieu du mois a pourtant permis d'explorer des terres indicielles vierges, comprendre des sommets historiques, mais c'était compter sans la revanche de la pandémie, pour un comeback aussi inattendu que brutal.

Retour à la case covid donc, avec son cortège d'interrogations sur la virulence de l'épisode, ses conséquences économiques, la réponse sanitaire à apporter… Comme ce fut le cas pour chaque vague depuis le début, la machine médiatique et ses relais sur les réseaux se sont emballés et l'on peut lire tout et son contraire un peu partout, quel que soit le niveau de qualification de la source d'ailleurs. Les gouvernements patinent tous plus ou moins faute de pouvoir avouer que 21 mois après le début de la pandémie, ils naviguent toujours à vue. Dans ce genre de situation, les financiers ont pris l'habitude de raisonner avec pragmatisme de se tourner vers les banques centrales pour qu'elles aplatissent le problème à grands coups de planche à billets.

Ça tombe plutôt bien puisque Jerome Powell, le chef de la banque centrale américaine qui sait désormais que son premier mandat se doublera d'un second, avait un discours à prononcer hier. Mais au lieu du traditionnel "ne vous inquiétez pas ladies and gentleman, nous nous occupons de tout", il a plutôt lancé un bon gros pavé dans la mare en annonçant que l'inflation est sans doute plus persistante que prévu et qu'en réponse, la Réserve Fédérale sera probablement amenée à réduire plus vite que prévu son plan de soutien à l'économie. Cette double annonce plutôt anodine pour le profane est en fait lourde de sens. D'abord, la Fed reconnaît qu'elle s'est un peu plantée sur la pérennité de la hausse des prix. Ensuite, elle conforte ses détracteurs qui jugent qu'elle a été trop lente à réagir et valide leur scénario selon lequel la banque centrale subit les événements plutôt qu'elle ne les contrôle.

Cette volte-face de Powell était peut-être scénarisée - j'entends par là programmée - par l'institution, mais il se trouve qu'elle tombe pile au moment où les marchés encaissent l'arrivée du variant Omicron. Ce qui a mis hier une bonne claque aux trois indices vedettes de Wall Street, qui ont sévèrement accusé le coup en perdant entre 1,6 et 2%. Jusqu'à présent, la Fed s'est toujours employée à bien dissocier la réduction du programme de soutien et la politique de hausse des taux. J'imagine qu'elle va continuer à tenir ce discours en insistant désormais sur le fait que l'arrêt d'urgence de la planche à billets va contribuer à calmer les pressions inflationnistes. Histoire de laisser penser que la première hausse de taux est repoussée aux calendes grecques (elle ne le sera pas, en réalité, mais la Fed doit reprendre l'initiative). Le truc le plus incompréhensible des dernières heures est la glissade du dollar, alors que les multiples signaux du moment devraient le conduire à s'apprécier. Le mouvement a en fait démarré dès la fin de semaine dernière face à l'euro mais n'avait pas l'air d'avoir plus de fondement. Si quelqu'un a une explication…

Alors, les marchés vont-ils continuer à s'enfoncer dans la déprime ? Apparemment pas, si l'on en croit les indicateurs avancés du jour, qui permettent d'envisager un rebond marqué. Je prends des pincettes puisque je vous rappelle qu'hier, tout avait l'air de bien se passer jusqu'à la publication d'une interview manquant singulièrement d'optimisme du patron de Moderna vis-à-vis de l'efficacité des vaccins actuels contre le variant Omicron du coronavirus. Ce matin, on préfère écouter les contrefeux allumés par Merck et sa pilule covid, par le créateur de BioNtech qui se dit confiant que les vaccins actuels atténuent l'effet du nouveau variant, ou par le ministre israélien de la santé, qui estime que les premiers retours montrent qu'une 3e dose protège assez efficacement contre la maladie.

Le CAC40 gagne 0,9% à 6779 points peu après l'ouverture, malgré la décision de ce grand fou de Jerome d'aller lutiner le clan des faucons de la Réserve Fédérale américaine.

Les temps forts économiques du jour

Les PMI manufacturiers définitifs des grandes économies seront publiés tout au long de la journée. Celui de la Chine, compilé par Markit et Caixin, reste en zone de contraction par la plus petite des marges. Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent le rapport ADP sur l'emploi (14h15), l'ISM manufacturier (15h45), les dépenses de construction (16h00) et les stocks pétroliers (16h30).

L'euro est remonté à 1,13345 USD. L'once d'or végète à 1780 USD. Le pétrole reprend un peu de hauteur à 71,14 USD le baril de Brent et 67,90 USD le baril WTI. Le rendement du T-Bond 10 ans remonte à 1,48% (+3 points) pendant que celui du Bund est stable à -0,35%. Le bitcoin tient les 57 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Bouygues : J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 50 à 48 EUR.
  • Diageo : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 4500 GBp.
  • ENI : Berenberg passe de conserver à acheter en visant 14 EUR.
  • Ferrari : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 290 USD.
  • Future Plc : Berenberg reste à la charge avec un objectif de cours relevé de 4890 à 5225 GBp.
  • GB Group : Jefferies reprend le suivi à l'achat en visant 1050 GBp.
  • Genmab : Berenberg reprend le suivi à vendre en visant 2200 DKK.
  • JCDecaux : J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 26,50 à 24,20 EUR.
  • Kone : Jefferies passe de sous performance à acheter en visant 70 EUR.
  • Nel : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 22 NOK.
  • NOS : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 3,80 EUR.
  • Proximus : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre en visant 19 EUR.
  • Schneider Electric : Credit Suisse relève son objectif de cours de 160 à 170 EUR. J.P. Morgan relève son objectif de cours de 163 à 180 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • En France, les immatriculations de véhicules neufs ont reculé de 3,2% en novembre par rapport à la même période de 2020.
  • Sanofi va acheter la société de biotechnologie autrichienne Origimm Biotechnology. Le groupe tient en parallèle une conférence investisseurs dédiée à sa branche vaccinale.
  • Saint-Gobain a racheté plus de 8,5 millions d'actions pour 500 M€ dans le cadre de son plan de rachat, en avance sur les objectifs (2 Mds€ sur 5 ans).
  • Macquarie, Engie et Fluence vont construire un projet de stockage de l'énergie en Australie.
  • Air Liquide va ainsi dissocier les fonctions de président et de directeur général.
  • Aéroports de Paris et Royal Schiphol lancent un processus de cession de leurs participations croisées.
  • EDF Renouvelables confie l'hébergement d'une partie de ses données numériques à OVH.
  • Electricité de France et Veolia créent waste2glass, une co-entreprise pour développer des solutions innovantes de traitement des déchets radioactifs.
  • Thales est soupçonné de transfert de technologies à la junte birmane, selon Mediapart.
  • Alstom a décroché un contrat d'environ 118 M€ avec Metrolinx, en Ontario, au Canada, pour la révision de 94 voitures de train de banlieue.
  • Sabadell vend son unité de leasing à ALD pour 67 M$.
  • Soitec achète Novasic et signe un partenariat avec Mersen pour développer de nouveaux substrats en carbure de silicium pour le marché du véhicule électrique. Le groupe a aussi publié ses semestriels.
  • Damartex acquiert Optimum Medical.
  • Hoffmann Green Cement boucle une augmentation de capital de 22,5 M€.
  • Tronics lève 28,9 M€ à 5,40 EUR l'action.
  • McPhy signe un partenariat avec Enel.
  • CNIM boucle la cession de Bertin mais éprouve toujours des difficultés financières.
  • Visiomed met un terme à son financement par obligations convertibles.
  • Bluebus, filiale de Bolloré, accorde à Gaussin une licence mondiale pour le bus 6-mètres LMP 22 personnes.
  • Eurobio Scientific lance son nouveau test PCR pour détecter le variant Omicron.
  • Valbiotis a soumis aux autorités compétentes les trois protocoles cliniques pour TOTUM 854 indiqué dans la réduction de la pression artérielle.
  • Kerlink s'associe avec Vision Valley, leader des réseaux IoT en Afrique du Nord et au Moyen Orient.
  • GenSight Biologics annonce la publication d'une étude rapportant la présence de vecteur ADN de LUMEVOQ dans les yeux controlatéraux après injection unilatérale chez des primates non humains.
  • Néovacs signe un contrat de collaboration avec ses partenaires académiques historiques sur le développement préclinique de nouveaux candidats vaccins dans le domaine des allergies.
  • Virginie Morgon est renouvelée aux commandes d'Eurazeo.
  • Bilendi finalise de l'acquisition du groupe Respondi.
  • GEA,

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • La pilule de Merck contre le covid reçoit le soutien du panel FDA.
  • Le PDG de Volkswagen, sous le feu des critiques concernant la stratégie, est positif sur les développements de l'entreprise.
  • NextEra Energy cède sa participation restante de 50 % dans des actifs renouvelables à un fonds de pension canadien.
  • Volkswagen est en pourparlers pour des coopérations logicielles avec Continental et Robert Bosch.
  • Salesforce nomme Bret Taylor comme co-CEO avec Marc Benioff. Le titre chute de 6% hors séance après la publication de résultats mitigés.
  • Hewlett Packard Enterprise perd 2% hors séance après des trimestriels décevants.
  • Husqvarna relève ses objectifs de ventes et de rentabilité.
  • Roche a finalisé la reprise annoncée en septembre dernier de son partenaire allemand TIB Molbiol.
  • CVC renonce à racheter Intertrust.
  • Clariant relève ses prix de 25 à 35% dans la région EMEA.
  • Sarah Youngwood sera la nouvelle directrice financière d'UBS Group en mai 2022.
  • Vitrolife conclut l'achat de l'entreprise espagnole Igenomix à EQT.
  • Proximus confirme avoir entamé des discussions préliminaires concernant une éventuelle transaction stratégique impliquant sa filiale TeleSign, possiblement via un SPAC.
  • Sabrina Soussan quitte Dormakaba après huit mois aux commandes, pour Suez.
  • Principales publications de résultats : Costco Wholesale, Snowflake, Crowdstrike

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