Londres (awp/afp) - Le géant américain des casinos MGM a annoncé mardi renoncer à racheter le groupe britannique de paris Entain, propriétaire de la populaire enseigne Ladbrokes et qui avait rejeté une offre à 8 milliards de livres (9,7 milliards de francs suisses).

MGM explique dans un communiqué qu'il "n'a pas l'intention de soumettre une proposition révisée et ne fera pas d'offre ferme pour Entain".

Il dit avoir pris cette décision "après mûres réflexions et compte tenu du peu d'échanges" entre MGM et Entain sur le rachat.

Ce renoncement ne remet pas en cause le partenariat entre les deux groupes sur les jeux en ligne aux Etats-Unis.

Dans un bref communiqué, Entain a dit prendre note de l'annonce de MGM.

Il affirme avoir "une stratégie claire de croissance" et dit vouloir continuer à travailler étroitement avec MGM au succès de leur société commune aux Etats-Unis.

En revanche, la perspective d'un rachat s'éloignant, le marché se détournait massivement du titre d'Entain qui dégringolait de 15,14% vers 14H00 GMT à la Bourse de Londres.

Entain, qui s'appelait encore il y a peu GVC, avait révélé début janvier avoir reçu plusieurs propositions de la part de MGM dont la plus récente le valorisait 8 milliards de livres.

Le conseil d'administration du britannique avait estimé que la proposition sous-évaluait "significativement" l'entreprise et ses perspectives d'évolution.

MGM Resorts International, connu pour exploiter le Bellagio à Las Vegas, a été affecté comme l'ensemble du secteur par la fermeture ou la baisse de fréquentation de ses établissements en raison de la pandémie.

Il avait indiqué fin août qu'il allait licencier 18.000 salariés dans le pays, déjà au chômage technique.

Entain est l'un des groupes de paris les plus importants du Royaume-Uni, présent dans le sport, les jeux d'argent en tout genre et les paris en ligne.

Le secteur des paris est agité par une vague de fusions-acquisitions ces derniers mois, avec notamment le rachat en septembre du groupe britannique de paris William Hill par le casinotier américain Caesars moyennant près de 3 milliards de livres.

Ce rachat doit permettre à William Hill de changer de braquet aux Etats-Unis où le marché des paris sportifs est en plein essor.

La Cour Suprême américaine a décidé en 2018 d'abolir l'interdiction des paris sportifs dans la grande majorité des États américains, ce qui a aiguisé l'appétit de nombreux groupes face à ce marché estimé à des dizaines de milliards de dollars.

afp/jh