(Actualisé avec précisions sur Nick Ayers, 6e et 7e paragraphes)

par Jeff Mason et Steve Holland

WASHINGTON, 8 décembre (Reuters) - Donald Trump a annoncé samedi que le secrétaire général de la Maison blanche, John Kelly, quitterait ses fonctions à la fin de l'année, ce qui constitue le départ le plus important depuis que les républicains ont perdu le contrôle de la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat.

Le président américain n'a pas donné d'explication au départ de Kelly, dont il a loué la loyauté dans l'exercice de ses fonctions.

"C'est un type formidable", a dit Donald Trump aux journalistes à son départ de la Maison blanche pour Philadelphie. "J'apprécie beaucoup ce qu'il a fait", a ajouté le président à propos de Kelly, avec qui il a eu des différends à plusieurs reprises ces derniers mois.

"Nous annoncerons qui succédera à John. Ce pourrait être un remplaçant à titre temporaire".

Selon un responsable de la Maison blanche, Donald Trump cherche à nommer à la succession de John Kelly celui qui est aujourd'hui le directeur de cabinet du vice-président Mike Pence, Nick Ayers, qui est âgé de 36 ans.

Donald Trump souhaiterait qu'Ayers assume sa fonction pendant deux ans, mais l'intéressé ne peut s'engager sur cette durée pour des raisons familiales, ayant deux enfants en bas âgé, et il n'a accepté d'assumer cette fonction que jusqu'au printemps 2019, a dit le responsable.

"Le président et Nick discutent toujours des conditions d'une telle succession", a-t-il expliqué à Reuters, en précisant qu'Ayers avait le projet de retourner en Géorgie et comptait quitter le cabinet de Mike Pence ce mois-ci.

Ancien général du Corps des marines âgé de 68 ans, John Kelly avait été appelé à la Maison blanche à l'été 2017. Au début de son mandat, le président Trump lui avait confié le département de la Sécurité intérieure.

Son arrivée à la Maison blanche, où il avait succédé à Reince Priebus, était censée stabiliser le fonctionnement décrit comme chaotique de l'administration présidentielle.

RELATIONS HOULEUSES

L'annonce faite par Donald Trump samedi met fin à plusieurs semaines de rumeurs sur le départ de John Kelly.

Les relations houleuses qu'il avait ces derniers temps avec le président sont illustrées dans le livre du journaliste du Washington Post Bob Woodward, paru en septembre: "Peur - Trump à la Maison blanche".

Dans ce livre, Kelly est présenté comme l'un des responsables qui mettent en doute les capacités de Donald Trump, dont il aurait dit qu'il était "un idiot", un "déséquilibré".

"Il ne sert à rien d'essayer de le convaincre de quelque chose", dit John Kelly, cité par l'auteur du livre. "Il déraille. C'est un asile de fous. Je me demande même pourquoi nous sommes là. C'est le pire boulot que j'aie jamais eu", dit-il, toujours cité par Woodward.

Le départ prochain de John Kelly entre cependant dans le cadre d'une refonte plus large des équipes de Donald Trump pour faire face à la réalité d'après les élections de mi-mandat: dès janvier, lors de la reprise de la session parlementaire, les démocrates seront majoritaires à la Chambre des représentants.

Vendredi, Donald Trump a annoncé qu'il choisissait William Barr, ancien Attorney General sous George H.W. Bush dans les années 1990, pour succéder à Jeff Sessions, limogé début novembre de son poste de ministre de la Justice.

Le président a nommé en outre Heather Nauert, porte-parole du département d'Etat et ancienne présentatrice de la chaîne Fox News, au poste de représentante permanente des Etats-Unis à l'Onu. (avec Jan Wolfe; Eric Faye pour le service français)