Les indices ont globalement fait preuve d'attentisme en Europe, tandis qu'aux Etats-Unis les achats présumés à bon compte sur les valeurs technologiques ont propulsé le Nasdaq 100 en haut des palmarès indiciels. Le flux de résultats prometteurs des sociétés s'est prolongé hier avec la bonne publication de Netflix, qui s'est envolé de plus de 7%. Malgré un recul du nombre d'abonnés, la firme californienne a dévoilé des résultats au-dessus des attentes des analystes et a surtout rassuré sur ses perspectives.

Concernant l'ambiance générale, le niveau d'attentisme est remonté en même temps que les interrogations sur les orientations futures des politiques monétaires. Et il en sera question aujourd'hui, de politique monétaire, avec la réunion de juillet de la BCE, qui n'est pas dans une situation très confortable. L'inflation remonte fermement sur le vieux continent et les taux sont toujours au plancher. Pour rappeler quelques ordres de grandeur, l'inflation de la zone euro s'est accru à 8,6% en juin sur une base annuelle, contre +8,1% en mai selon les données d'Eurostat. Avec beaucoup de disparité par ailleurs puisque les taux annuels les plus faibles ont été observés à Malte (6,1%), en France (6,5%) et en Finlande (8,1%) tandis que les plus élevés ont été enregistrés à l'est avec l'Estonie (22%), la Lituanie (20,5%) et la Lettonie (19,2%).

Il est évident que la zone euro connaît un problème d'inflation de plus en plus sérieux. C'est pour cela que des voix s'élèvent parmi les faucons de la BCE, la frange orthodoxe de l'Institution, qui appelle à des actions plus fortes pour freiner l'inflation galopante. La question du jour consiste à se demander si la BCE va appliquer son processus de normalisation très graduel et prudent avec un relèvement de ses taux directeurs de 25 points de base ou bien si elle optera pour un resserrement plus marqué avec une hausse de 50 points de base, le but étant d'éviter une réaction trop lente et trop tardive dans son combat contre la hausse des prix. Cette question n'est pas anodine puisqu'elle met en relief un véritable casse-tête pour la BCE, qui doit à la fois freiner l'inflation, tout en évitant une envolée des coûts de financement des pays périphériques de la zone euro. En somme, un véritable numéro d'équilibriste. A cet égard, les commentaires autour de l'outil anti-fragmentation de la BCE concentreront également l'attention des investisseurs, d'autant plus avec les remous du gouvernement de Mario Draghi en Italie qui ont généré de fortes tensions sur les marchés obligataires. Le but de cet outil, que la BCE appelle  "mécanisme de protection de la transmission", est d'empêcher les primes de rendement obligataire excessives et les écarts d'emprunt entre les principaux créanciers de la zone euro, comme, au hasard… entre l'Allemagne et l'Italie. On en saura davantage à la mi-journée puisque la BCE publiera le communiqué de sa décision à 14h15 et Christine Lagarde commentera les choix en conférence de presse à partir de 14h45.

Terminons cette longue parenthèse dédiée aux banques centrales en faisant un détour vers le Japon, puisque la BOJ a opté pour le statu quo malgré le relèvement des prévisions d'inflation au-delà de son objectif de 2%. Il faut dire que l'archipel a un rapport particulier à la hausse des prix après des années de batailles perdues pour sortir le pays de la déflation. La BOJ a donc relevé ce matin de 1,9% à 2,3% sa prévision d'inflation pour l'année en cours et a aussi ramené de 2,9% à 2,4% son anticipation de croissance économique.

Du côté des entreprises, Il y a encore beaucoup de publications aujourd'hui, avec quelques grands noms comme Roche, AT&T, Philip Morris, SAP, Anglo American ou encore Nokia.

Les indicateurs avancés sont hésitants en Europe. En Asie Pacifique, les places chinoises baissent. Le Japon inscrit une petite hausse à l'heure où j'écris ces lignes grâce à la faiblesse du yen, jugée favorable à cette économie fortement exportatrice, la seule parmi les plus puissantes du monde à ne pas avoir sifflé la fin de sa politique ultra-accommodante.

Les temps forts économiques du jour

C'est jour de réunion de la BCE, avec décision à 13h45 et conférence de presse à partir de 14h30. Aux Etats-Unis, place aux inscriptions hebdomadaires au chômage et à l'indice Philly Fed (14h30). Tout l'agenda macro ici.

L'euro est remonté à 1,022 USD. L'once d'or perd du terrain à 1692 USD. Le pétrole se stabilise avec un Brent de Mer du Nord à 106 USD le baril et un brut léger américain WTI à 98,90 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans se stabilise à 3,02% sur 10 ans. Le bitcoin se négocie à 22900 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Ahold Delhaize : HSBC passe de conserver à acheter avec un objectif de cours de 29 EUR.
  • Amazon : Jefferies reste acheteur mais avec un objectif de cours réduit de 163 à 150 USD.
  • ASML Holding : Credit Suisse reste à l'achat mais avec un objectif de cours réduit de 960 à 920 EUR.
  • Barry Callebaut AG : Barclays abaisse son objectif de cours de 2570 à 2550 CHF.
  • Castellum AB : Barclays dégrade à sous-pondérer avec un objectif de cours de 135 SEK.
  • Credit Suisse : Goldman Sachs reste neutre avec un objectif de cours réduit de 7,70 à 7 CHF.
  • Forbo Holding AG : UBS reste neutre avec un objectif de cours réduit de 1820 à 1360 CHF.
  • GSK PLC : Citi reprend le suivi à neutre avec un objectif de cours de 1975 GBX.
  • HelloFresh : Kepler Cheuvreux passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours de 33 EUR.
  • Netflix : Crédit suisse est toujours neutre avec un objectif de cours réduit de 360 à 263 USD.
  • Novartis : Goldman Sachs reste acheteur avec un objectif de cours relevé de 103 à 107 CHF.
  • The Swatch Group : Jefferies entame son suivi à conserver avec un objectif de cours de 260 CHF.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Thales revoit à la hausse des prévisions annuelle grâce à un carnet de commandes record.  
  • Dassault Aviation enregistre des prises de commandes de 16,3 milliards d'euros au premier semestre.
  • Airbus étudie plusieurs options d'avions de chasse de nouvelle génération, mais se concentre sur le FCAS selon son PDG.
  • Sartorius Stedim Biotech enregistre une hausse de 77 % de son bénéfice au premier semestre.
  • Publicis rehausse l'ensemble de ses perspectives pour l'exercice 2022.
  • Interparfums relève ses objectifs annuels après une hausse de 19,7% de l'activité au premier semestre.
  • Technip Energies remporte un contrat d'extension d'une raffinerie de Neste Oyj.
  • Getlink renoue avec les bénéfices au premier semestre grâce au retour des flux touristiques.
  • La Commission Européenne commande 1,25 million de dose de vaccin contre le covid-19 à Valneva.
  • Ipsos réalise une marge opérationnelle record au premier semestre.
  • CFM (Safran) confirme l'achat de 112 moteurs par easyJet
  • SEB S.A. réalise un bénéfice de 72 millions d'euros au premier semestre.
  • Mersen revoit à la hausse ses objectifs pour l'exercice 2022.
  • Argan rehausse ses objectifs annuels après une performance "exceptionnelle" au premier semestre.
  • Malgré les vents contraires, le chiffre d'affaires d'Orpea progresse de 11,70% au premier semestre.
  • Gaztransport & Technigaz reçoit une commande de DSME pour la conception de cuves de six méthaniers.
  • Le chiffre d'affaires de Groupe Crit progresse de 15,80% au deuxième trimestre.
  • Maurel fait un point sur son activité au premier semestre.
  • Gaussin crée une nouvelle filiale au Royaume-Uni.
  • The Blockchain Group, Nextedia, Bio-uv, Arcure, Pharmasimple SA et Sogeclair dévoilent leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Tesla fait mieux que prévu au deuxième trimestre malgré une fermeture d'usine liée au Covid en Chine.
  • Coinbase Global assure que le groupe n'est pas exposé aux problèmes de solvabilité de Celsius, Three Arrows Capital et Voyager.
  • L'UE va intensifier l'enquête antitrust sur Apple après les récentes plaintes de Spotify.
  • General Dynamics obtient un contrat de 272,9 millions de dollars de l'US Navy.
  • Carnival Corporation lance une offre d'actions ordinaires d'un milliard de dollars.
  • Qatar Airways envisage de rétablir sa commande auprès de The Boeing Company de 25 737 Max.
  • Ford prévoit de supprimer des milliers d'emplois pour financer l'électrique selon Bloomberg.
  • SAP SE revoit à la baisse ses guidances annuelles.
  • Le chiffre d'affaires de Roche progresse de 5% au premier semestre.
  • La hausse des coûts pèse sur la rentabilité de Givaudan au premier semestre.
  • ABB LTD a l'intention de se séparer de son activité de turbocompression Accelleron. Le départ de la Russie pèse sur les bénéfices au deuxième trimestre.
  • Credit Suisse cède une partie de ses activités au Mexique à Actinver.
  • Nokia est sur la bonne voie pour atteindre le haut de ses prévisions de ventes nettes pour l'exercice en cours.
  • Les revenus d'Evolution progressent de 34% au deuxième trimestre.
  • BE Semiconductor enregistre une baisse de ses revenus au troisième trimestre.
  • Principales publications du jour : Roche Holding, Danaher Corporation, AT&T Inc, Philip MorrisTout l'agenda ici.

Lectures et vidéos