Londres (awp/afp) - Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher a publié mercredi un bénéfice net en forte baisse lors de son exercice 2017-2018, affecté par une réorganisation coûteuse et une activité morose en France.

Son bénéfice net a chuté de 20,5% à 485 millions de livres (554 millions d'euros) lors de son exercice achevé fin janvier, selon un communiqué du groupe, présent surtout au Royaume-Uni, en Irlande et en France où il possède Castorama et Brico Dépôt.

Son chiffre d'affaires a progressé de 3,8% à 11,7 milliards de livres.

Kingfisher rencontre des difficultés persistantes sur le marché français où les ventes reculent trimestre après trimestre.

Son chiffre d'affaires en France a baissé de 3,5% à change constant, alors même que le marché du bricolage dans le pays a légèrement progressé sur la même période, Brico Dépôt souffrant davantage que Castorama.

Au Royaume-Uni et en Irlande, l'activité a fait meilleure figure avec une hausse de 0,4% à change constant surtout grâce au dynamisme de son enseigne destinée aux professionnels Screwfix, alors que les magasins grand public B&Q ont été à la peine.

Kingfisher dit avoir observé des ventes plus faibles au quatrième trimestre dans ces deux pays, en raison d'une moindre demande pour les biens les plus chers (comme l'achat de cuisines par exemple).

Les résultats du groupe ont été pénalisés en outre par le coût du plan de transformation mené depuis 2016 et baptisé "One Kingfisher". Il est destiné à améliorer les synergies entre ses différentes activités, être plus efficace et renforcer le commerce en ligne.

Ce plan sur cinq ans vise à élever de 500 millions de livres le bénéfice annuel du groupe d'ici l'exercice 2020-2021, mais occasionne pour l'heure des dépenses qui pèsent sur les comptes. Kingfisher prévoit d'y investir quelque 800 millions de livres.

Cette restructuration a conduit le groupe à annoncer en février la suppression de 409 postes en France chez Castorama et Brico Dépôt, après sa décision de délocaliser une partie de ses services, notamment de comptabilité, en Pologne.

Le groupe se montre confiant pour redresser la barre sur le marché français, où l'offre a été largement renouvelée notamment dans la nouvelle gamme de salles de bain.

Véronique Laury, la directrice générale du groupe, ne cache pas dans le communiqué que la "performance a été contrastée cette année", ajoutant que "le rythme du changement est rapide et a des conséquences mais il est nécessaire".

Elle se montre en outre prudente pour l'évolution du marché à court terme.

"Au Royaume-Uni, c'est plus incertain, en France c'est encourageant mais encore volatil, alors qu'en Pologne le marché reste favorable", résume-t-elle. Pour l'exercice 2018-2019, le groupe vise une hausse de ses ventes et de sa marge brute.

afp/rp