LOndreS (awp/afp) - La chaîne britannique de magasins de bricolage Kingfisher a connu un mauvais troisième trimestre avec des ventes en berne au Royaume-Uni comme en France, où elle possède Castorama et Brico Dépôt, envoyant au tapis son cours de Bourse.

Le groupe, désormais dirigé par le Français Thierry Garnier, a publié mercredi dans un communiqué des ventes en baisse de 3,1% à 2,96 milliards de livres entre août et octobre.

Cette activité morose s'explique avant tout par les difficultés rencontrées en France, où son chiffre d'affaires a plongé de 6%, avec un net recul de celui de Castorama et Brico Dépôt.

Kingfisher dit avoir souffert en France de sa décision de proposer moins de promotions, d'un temps assez doux et de la restructuration en cours après avoir annoncé en début d'année la fermeture de 11 magasins sous les enseignes Castorama et Brico Dépôt, affectant au total 789 salariés.

L'enseigne s'attend même à ce que le reste de son exercice, qui s'achève fin janvier, demeure difficile en France.

Au Royaume-Uni et en Irlande, ses performances sont en demi-teinte, avec un chiffre d'affaires en hausse.

Mais les ventes reculent à périmètre et change constants, reflétant un marché moins porteur sur fond de ralentissement économique, surtout pour sa principale enseigne, B&Q, destinée aux bricoleurs et jardiniers amateurs.

En revanche, les ventes restent solides pour Screwfix qui s'adresse aux professionnels de l'équipement domestique.

Il s'agissait des premiers chiffres d'activité dévoilées par Kingfisher depuis l'arrivée de Thierry Garnier, qui était auparavant un haut dirigeant de Carrefour.

Le directeur général a pour mission de redresser le groupe, trois ans après le lancement d'un plan de transformation qui n'a pas donné les résultats escomptés et doit unifier les produits vendus dans les enseignes ou encore permettre de réaliser des économies de coûts.

"Il est clair qu'il faut faire davantage pour améliorer notre performance. L'activité de Kingfisher pendant le troisième trimestre a été décevante", a commenté M. Garnier.

"Mon premier constat est que nous n'avons pas trouvé le bon équilibre entre les bénéfices à tirer de la taille du groupe et la proximité à avoir avec les marchés locaux", a-t-il noté.

Il devrait dévoiler sa stratégie en mars prochain lors de la publication des résultats annuels et explique que sa priorité pour l'heure est de redresser les ventes.

Le marché appréciait peu la publication et l'action du groupe chutait de 6,78% à 194,65 pence à la Bourse de Londres vers 09H00 GMT.

"Les perspectives de court terme sont peu réjouissantes et le nouveau directeur général a pour défis de devoir à la fois assimiler la culture de Kingfisher et de faire le nécessaire pour améliorer le sort du groupe", prévient Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor.

afp/jh