BELGRADE, 15 juillet (Reuters) - En visite à Belgrade, Emmanuel Macron a annoncé lundi la tenue "dans quelques semaines" d'une réunion dédiée à la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo dans l'espoir de trouver "dans les mois qui viennent" une solution concrète à ce conflit dans une région encore en proie à l'instabilité.

"Dans quelques semaines, j'organiserai dans un format réduit une réunion spécifiquement dédiée avec les dirigeants kosovars, vous-même, la Première ministre (serbe-NDLR) et la chancelière" allemande Angela Merkel, a déclaré le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue Aleksandar Vucic.

Initialement prévue pour début juillet à Paris, cette rencontre décidée lors du sommet informel des pays des Balkans occidentaux du 30 avril à Berlin - où Belgrade et Pristina s'étaient mis d'accord sur une reprise des pourparlers - avait finalement dû être repoussée faute d'avancée entre les deux parties.

"Nous vivons un moment de regain de tension et parfois ces tensions sont entretenues de part et d'autre par des extérieurs qui ont intérêt à ce qu'il n'y ait pas d'accord trouvé", a estimé Emmanuel Macron. "Parvenir à un accord suppose que chaque partie s'abstienne de tout geste unilatéral et non constructif".

"Il appartient ensuite aux deux parties et à elles seules de déterminer le contenu d'un accord et d'examiner toutes les options qui peuvent conduire à un règlement global et définitif", a-t-il poursuivi. "La France sera pleinement engagée à soutenir et à bâtir avec l'Allemagne et dans le cadre de la médiation européenne la reprise d'un dialogue exigeant visant à trouver dans les mois qui viennent une solution concrète".

La normalisation des relations entre Belgrade et son ancienne province, qui a proclamé son indépendance en 2008, est l'une des conditions fixées par l'Union européenne pour parachever les négociations d'adhésion - entamées en janvier 2014 - de la Serbie au bloc. (Marine Pennetier à Paris, avec le bureau de Belgrade, édité par Nicolas Delame)