Genève (awp) - L'Aéroport de Genève a pris le soin d'écarter tout risque de copinage lors de l'attribution controversée du mandat d'accueil des passagers à Securitas. "Nous avons des règles très claires. Si l'un de nos collaborateurs a des liens qui impliqueraient des conflits d'intérêts (...), il ne participe pas à la procédure", explique André Schneider, directeur de Genève Aéroport, dans une interview mercredi au Courrier.

Dans le cas précis, le conflit d'intérêt aurait pu concerner Ruben Jimenez, chef de la division sûreté de l'aéroport, qui a dirigé précédemment le département ressources humaines de Securitas. "M. Jimenez n'a pas participé à cet appel d'offre", selon le patron de l'aéroport, cité par le quotidien genevois.

L'adjudication de l'accueil des passagers a été contesté par ISS Suisse, qui assurait ce service avant que celui-ci ne soit attribué à Securitas. La Chambre administrative de la Cour de justice a désavoué l'exploitant du tarmac genevois, qui devra verser une indemnité de 33'000 francs suisses à ISS. "Nous n'avons pas encore décidé si nous ferons recours ou non", affirme M. Schneider.

La justice genevoise a estimé qu'une clause de l'appel d'offres n'a pas été respectée, à savoir celle stipulant que les trois lots devaient être octroyés à des entreprises différentes, afin d'éviter tout blocage en cas de grève. L'aéroport a retenu Custodio et Securitas, qui appartiennent au même groupe.

A en croire André Schneider, les deux sociétés ne constituent pas une même entité. "A l'avenir, nous reformulerons et préciserons notre critère."

"A l'aise" dans l'affaire Dnata

L'aéroport de Genève a été associé à une série de controverses dernièrement. L'une d'elles concerne l'octroi d'une concession au fournisseur de services aéroportuaires émirati Dnata. La justice genevoise enquête sur cette attribution dans le cadre du voyage du conseiller d'Etat Pierre Maudet à Abu Dhabi.

Dans cette affaire, André Schneider se dit "absolument à l'aise". "Notre régulateur a retracé tout le processus d'adjudication et n'a rien trouvé à y redire".

Autre dossier, les conditions de travail chez Gate Gourmet, dénoncées par l'Office cantonal de l'inspection et des relations du travail. Le traiteur en vol, détenu par le géant chinois HNA, a jusqu'à la fin du mois pour remédier à la situation. "Si Gate Gourmet ne se met pas en règle d'ici le 31 janvier, nous nous poserons la question", lance André Schneider.

Dans des cas graves, comme le travail au noir, une société peut être exclue avec effet immédiat de l'aéroport, rappelle son patron.

Genève Aéroport a été confronté jeudi dernier à une grève des taxis, motivée par la concurrence jugée déloyale de sociétés de transport étrangères, qui pratiquent la sous-enchère. "Nous ne sommes pas un organe de contrôle" a averti André Schneider. "L'aéroport relève du domaine public, tout un chacun peut pénétrer dans l'un des parkings moyennant le paiement d'un ticket."

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