Les exportations ont augmenté de 1,0% sur le trimestre, permettant à la balance commerciale d'apporter une contribution positive de 0,5 point de pourcentage à l'évolution du PIB.

Sur un an, le PIB a progressé de 1,0% en données brutes et de 0,5% en données corrigées des variations saisonnières, précise Destatis, l'institut fédéral de la statistique.

La croissance modeste enregistrée sur juillet-septembre après une contraction de 0,2% sur avril-juin permet à la première économie d'Europe d'échapper à une récession technique, définie par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.

Première économie d'Europe, l'Allemagne reste néanmoins freinée par l'impact des tensions commerciales internationales, les difficultés du secteur automobile et l'incertitude liée au Brexit, qui pénalisent surtout le secteur industriel, très tourné vers l'exportation.

La coalition gouvernementale emmenée par la chancelière Angela Merkel continue néanmoins de rejeter les appels à une augmentation de la dépense publique venus de nombreux économistes et des milieux d'affaires.

"L'ÉCONOMIE VA RESTER SUR LE FIL DU RASOIR"

Les chiffres détaillés du PIB montrent que la consommation privée a augmenté de 0,4% et les dépenses publiques de 0,8% au troisième trimestre, chacun d'eux apportant une contribution de 0,2 point à la croissance.

"La vigueur de la consommation privée reste une importante assurance anti-récession pour l'économie", constate Carsten Brzeski, économiste d'ING, dans une note. "La consommation privée affiche une croissance ininterrompue, trimestre après trimestre, depuis le début 2014."

Malgré la croissance des exportations, l'investissement en actifs fixes et en équipements a reculé sur juillet-septembre, une contraction qui traduit le pessimisme des entreprises.

"La chute de l'investissement en équipements et le poids de la réduction des stocks montrent que les entreprises ont fortement réagi aux incertitudes globales et aux problèmes auxquels est confronté le secteur automobile", explique Andreas Scheuerle, économiste de DekaBank.

Les premiers résultats des enquêtes mensuelles de l'institut privé IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur privé montrent par ailleurs que les difficultés de l'industrie se propagent au secteur des services: la croissance de celui-ci est tombée en novembre à son plus bas niveau depuis 2016 selon les indices PMI "flash".

"L'économie va rester sur le fil du rasoir pendant les trimestres à venir, entre récession et faible croissance", prédit Thomas Gitzel, de VP Bank Group.

(Marc Angrand pour le service français)

par Joseph Nasr et Rene Wagner

Valeurs citées dans l'article : VP Bank AG, IHS Markit Ltd