Après des semaines de tractations, le futur chancelier Friedrich Merz a réussi à sceller un accord avec les Verts vendredi dernier. Un compromis clé, intervenant juste avant le scrutin et conforté lundi par la Cour constitutionnelle allemande, qui a rejeté les recours déposés par l’opposition.
Si le texte passe sans encombre ce mardi, la chambre haute du Parlement devrait entériner la décision vendredi. Voici les mesures phares de ce plan ambitieux :
500 milliards d’euros pour moderniser les infrastructures
L’ossature de ce programme repose sur un fonds de 500 milliards d’euros étalé sur 12 ans. Parmi cette enveloppe, 100 milliards seront consacrés à la transition économique et climatique, une concession majeure aux Verts.
Le reste servira à financer de vastes investissements dans les infrastructures : 300 milliards seront gérés directement par le gouvernement fédéral, tandis que 100 milliards seront alloués aux gouvernements régionaux.
Plus de flexibilité budgétaire pour les États fédérés
En complément du fonds infrastructurel, les Länder bénéficieront d’une marge de manœuvre budgétaire accrue. Chaque État fédéré pourra enregistrer un déficit structurel plafonné à 0,35% de son produit économique, soit une manne budgétaire supplémentaire de 16 milliards d’euros. Une évolution majeure, car jusqu’ici, ces États ne pouvaient pas s’endetter.
Un assouplissement du frein à l’endettement pour la défense
Jusqu’ici, le fameux "frein à l’endettement" inscrit dans la Constitution allemande limitait l’emprunt public à 0,35% du PIB. La réforme prévoit désormais d’exclure les dépenses de défense au-delà de 1% du PIB de cette contrainte. Et la définition de ces dépenses s’annonce large : elle englobe non seulement l’armée, mais aussi la protection civile, les services de renseignement et l’aide aux pays victimes d’attaques illégales.
Un soutien militaire renforcé à l’Ukraine
Dans un contexte de guerre qui se prolonge, Berlin entend accroître son aide à l’Ukraine. Une enveloppe de 3 milliards d’euros est prévue pour renforcer l’effort militaire du pays face à l’invasion russe. Cette mesure, qui doit encore passer l’étape du vote au Bundesrat, devrait être validée la semaine prochaine.
Avec ce plan de relance d’une ampleur inédite, l’Allemagne tourne le dos à sa traditionnelle rigueur budgétaire et fait le pari d’un investissement massif pour affronter les défis économiques et géopolitiques à venir. Reste à voir si cette stratégie portera ses fruits.