LA PRODUCTION PÉTROLIÈRE SAOUDIENNE POURRAIT ÊTRE RÉDUITE PENDANT "DES SEMAINES"

DUBAI - La production de pétrole saoudienne, réduite de moitié après des attaques de drones des Houthis yéménites samedi contre deux installations stratégiques de la compagnie Aramco, ne devrait pas revenir à la normale avant "des semaines plutôt que des jours", a déclaré dimanche à Reuters une source au fait de la situation.

En revanche, selon une autre source du secteur, interrogée par Reuters, les exportations ne seront pas affectées la semaine prochaine, Aramco disposant des réserves suffisantes pour faire face à la demande des marchés. Et d'après le Wall Street Journal, la compagnie pétrolière saoudienne veut rétablir d'ici lundi un tiers de sa production interrompue.

Reconnaissant la gravité des attaques, qui ont notamment visé le plus grand site mondial de transformation de brut, les autorités saoudiennes n'ont avancé aucun délai avant la reprise totale de la production.

Selon le ministre de l'Energie, le prince Abdoulaziz ben Salman, 5,7 millions de barils par jour sont concernés par l'interruption partielle, soit près de la moitié de la production saoudienne, ou 5% du commerce quotidien mondial du pétrole.

Donald Trump a autorisé dimanche l'utilisation des réserves stratégiques américaines de pétrole "si nécessaire, en quantité suffisante, qui reste à déterminer, pour que les marchés restent bien approvisionnés".

Les attaques ont été revendiquées par des alliés de Téhéran, les rebelles yéménites Houthis, contre lesquels l'Arabie saoudite et ses alliés arabes interviennent militairement depuis 2015. Mais les Etats-Unis les ont imputées à l'Iran, expliquant que leur ampleur et leur précision étaient telles que les Houthis ne peuvent pas en être les auteurs.

La France a de son côté condamné des attaques qui ne peuvent "qu'aggraver les tensions et les risques de conflit dans la région" et assuré l'Arabie saoudite de sa "pleine solidarité".

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CHRONOLOGIE Le Golfe sous tension

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TUNISIE: DEUX CANDIDATS HORS SYSTÈME AFFIRMENT S'ÊTRE QUALIFIÉS POUR LE SECOND TOUR

TUNIS - Deux candidats hors système, l'universitaire Kaïs Saïd et le magnat des médias Nabil Karoui, incarcéré depuis trois semaines pour fraude fiscale, ont revendiqué dimanche soir leur qualification pour le second tour de l'élection présidentielle en Tunisie.

Les sept millions d'électeurs tunisiens étaient appelés aux urnes pour le premier tour d'un scrutin qui désignera le successeur du président Béji Caïd Essebsi, mort en juillet. Les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (17h00 GMT) et aucun résultat officiel n'a été diffusé.

Mais Kaïs Saïd, professeur de droit, qui était un inconnu avant la campagne, a déclaré que les sondages réalisés à la sortie des urnes le donnaient en tête du premier tour.

Un peu plus tôt dans la soirée, le porte-parole de Nabil Karoui avait affirmé que l'homme d'affaires incarcéré depuis le 23 août pour fraude fiscale et blanchiment d'argent serait lui aussi présent au second tour, le 13 octobre prochain.

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CHRONOLOGIE La Tunisie depuis la chute de Ben Ali

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ALGÉRIE: LA PRÉSIDENTIELLE FIXÉE AU 12 DÉCEMBRE

ALGER - L'élection présidentielle en Algérie aura lieu le 12 décembre prochain, a annoncé dimanche le président par intérim, Abdelkader Bensalah, lors d'une allocution télévisée.

Après plusieurs semaines de manifestations, le président Abdelaziz Bouteflika, qui était au pouvoir depuis 1999, a démissionné le 2 avril dernier sans mettre fin à la mobilisation.

Les contestataires réclament un renouvellement complet de la classe dirigeante avant la tenue de la présidentielle. Une manifestation appuyant cette demande a mobilisé des dizaines de milliers de manifestants vendredi dans les rues d'Alger.

L'armée en revanche s'est prononcée pour un scrutin cette année. Et le calendrier exposée par Bensalah coïncide avec la prise de position du chef d'état-major de l'armée algérienne, le général Ahmed Gaed Saleh.

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SALVINI PROMET DES RÉFÉRENDUMS POUR COMBATTRE LE NOUVEAU GOUVERNEMENT

PONTIDA, Italie - Matteo Salvini, écarté du gouvernement italien à l'occasion d'un spectaculaire changement de coalition, a annoncé dimanche que la Ligue, son parti d'extrême droite, allait déclencher une série de référendums pour tenter de faire barrage aux réformes projetées par le nouvel exécutif.

La législation italienne prévoit qu'un référendum doit être organisé si ses promoteurs réunissent au moins 500.000 signatures.

L'ex-ministre de l'Intérieur, qui réunissait ses troupes en Lombardie, a par ailleurs accusé de trahison ses anciens alliés du Mouvement 5 Etoiles (M5S), avec lesquels il a gouverné pendant quatorze mois.

D'après la Ligue, 80.000 partisans avaient fait dimanche le déplacement vers Pontida. C'est dans cette même ville qu'un Salvini triomphant avait annoncé l'an dernier que la Ligue allait gouverner l'Italie pendant les trente années à venir.

L'expérience a duré un an à peine, avant de tourner court sous l'impulsion de Salvini, qui pensait forcer un retour anticipé aux urnes en faisant éclater la coalition mais n'avait pas anticipé la formation d'une coalition M5S-PD.

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La tentation centriste de Renzi menace déjà la nouvelle donne politique en Italie

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BREXIT: JOHNSON A RENDEZ-VOUS AVEC JUNCKER

LONDRES - Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'entretiendra ce lundi avec le président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et Michel Barnier, négociateur en chef des Européens.

Dans une interview accordée au Mail on Sunday, il assure que les négociations avec Bruxelles ont enregistré de "gros progrès" pour trouver une alternative au "backstop", la clause de l'accord de Brexit visant à éviter le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

Il se compare aussi au personnage de Hulk, "plus fort quand il est en colère", et clame de nouveau sa détermination à faire sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 octobre.

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HEURTS À HONG KONG APRÈS UN APPEL DES MANIFESTANTS À LONDRES

HONG KONG - De nouveaux heurts ont éclaté dimanche entre la police et des milliers de manifestants qui défilaient près du Parlement et du siège de l'exécutif à Hong Kong, après s'être rassemblés plus tôt dans la journée devant le consulat britannique, où ils ont demandé à l'ancienne puissance coloniale de veiller à ce que Pékin honore ses engagements en matière de libertés.

La police a tiré des grenades de gaz lacrymogène et utilisé un canon à eau pour disperser les protestataires, toujours aussi déterminés après des mois de contestation née du rejet d'un projet de loi d'extradition vers la Chine désormais retiré.

Des manifestants ont riposté en jetant divers projectiles, dont des pierres et des cocktails Molotov, selon la police de Hong Kong.

Les protestataires s'étaient auparavant rassemblé dans le calme devant le consulat britannique, où ils ont entonné le "God Save The Queen", agité l'"Union Jack" et demandé au Royaume-Uni de garantir leur autonomie.

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A FRÉJUS, LE PEN LANCE LES MUNICIPALES EN PENSANT À 2022

FREJUS, Var - Marine Le Pen a fait dimanche sa rentrée politique à Fréjus (Var), sonnant le "signal de départ" vers les municipales de mars 2020, elles-mêmes simple étape à ses yeux sur la "paroi" menant à la prochaine campagne présidentielle.

La présidente du Rassemblement national (RN), qui met ainsi fin à une cure médiatique longue de deux mois, ne veut donner publiquement aucun objectif en nombre de mairies à décrocher l'an prochain mais elle espère faire de ce scrutin un tremplin vers les suivants et ainsi de suite jusqu'en 2022.

Le meeting de Fréjus, une ville dirigée par le parti d'extrême droite depuis 2014, marque "une rentrée politique qui est aussi le signal de départ d'une nouvelle séquence électorale importante", a résumé la députée du Pas-de-Calais devant un millier d'élus, militants et sympathisants.