NOUVEL ACCORD SUR LE BREXIT, INCERTITUDES SUR LE VOTE SAMEDI

BRUXELLES - A deux semaines de la sortie annoncée du Royaume-Uni de l'Union européenne, Londres et Bruxelles ont annoncé jeudi un accord sur le Brexit, validé dans la foulée par le Conseil européen, mais l'incertitude demeure quant à son approbation à la Chambre des communes.

"Nous sommes très proches de la fin du processus", a estimé le président du Conseil européen Donald Tusk, se réjouissant de voir s'éloigner le spectre du "chaos" qu'aurait entraîné un "no deal" le 31 octobre.

"Nous attendons maintenant le vote des deux Parlements", britannique et européen, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avant le dîner prévu à Bruxelles entre les 28 chefs d'Etat et de gouvernement.

Parlant d'un "excellent nouvel accord", le Premier ministre britannique Boris Johnson a de son côté exprimé sa "confiance" de voir les députés britanniques "voter" en faveur du texte lors de la session parlementaire exceptionnelle samedi à Londres.

La marge de manoeuvre du locataire du 10 Downing Street s'annonce toutefois très étroite et l'équation compliquée. Au moins 318 voix sont en effet nécessaires pour que le texte soit ratifié aux Communes, qui ont rejeté par trois fois un précédent accord conclu en novembre 2018.

Signe des difficultés à venir, le Parti unioniste démocrate (DUP), modeste formation nord-irlandaise qui permet à Boris Johnson de disposer d'une majorité parlementaire, a prévenu qu'il ne pourrait pas "en l'état actuel des choses" voter l'accord.

Même opposition dans les rangs des travaillistes - où le chef de file du principal parti d'opposition Jeremy Corbyn a déclaré ne pas être en mesure de soutenir cet accord - du Scottish National Party et du Parti du Brexit de Nigel Farage.

L'accord obtenu jeudi après une série d'ultimes négociations portant notamment sur la question de la frontière avec l'Irlande et la relation future entre Londres et le bloc est le deuxième conclu entre les deux parties depuis le référendum du 23 juin 2016 qui a conduit au Brexit.

Le nouvel accord, qui devra également être approuvé par le Parlement européen puis être ratifié par les Vingt-Sept, ne prévoit plus de "backstop" - clause censée empêcher le rétablissement de contrôles douaniers entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord - point rejeté par Boris Johnson.

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LA TURQUIE ACCEPTE UNE PAUSE DE 5 JOURS DANS SON OFFENSIVE EN SYRIE

ANKARA - La Turquie a accepté jeudi d'observer une pause de cinq jours dans son offensive dans le nord de la Syrie afin de permettre aux forces kurdes de se retirer de la "zone de sécurité" qu'elle compte instaurer au-delà de sa frontière, une décision saluée par les Etats-Unis mais présentée par les dirigeants turcs comme une victoire complète.

Cet arrêt de l'opération militaire turque a été annoncé par le vice-président des Etats-Unis Mike Pence à la suite d'une rencontre à Ankara avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Dans un tweet, le président américain Donald Trump a rapidement remercié son homologue turc et assuré que cette initiative allait sauver "des millions de vies". Il a ajouté que les sanctions américaines évoquées à la suite du lancement de l'offensive turque n'étaient plus nécessaires.

Si cette pause aboutit aux résultats qu'elle attend, la Turquie aura atteint le principal objectif qu'elle s'était fixé en lançant son opération militaire le 9 octobre: évacuer toute force kurde d'une bande de territoire syrien large de plus de 30 km le long de sa frontière.

"La zone de sécurité sera principalement garantie par les forces armées turques", est-il écrit dans un communiqué commun des Etats-Unis et de la Turquie publié après les discussions à Ankara.

Un responsable turc a déclaré à Reuters que son pays avait obtenu "exactement ce que nous souhaitions" de ces pourparlers avec les Américains.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a refusé de parler de "cessez-le-feu". Il a qualifié l'initiative de simple pause destinée uniquement à permettre aux combattants kurdes de se retirer.

Ces derniers, qu'Ankara qualifie de "terroristes" en raison de leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie, vont devoir rendre toutes leurs armes lourdes et leurs positions vont être détruites, a dit Mevlut Cavusoglu.

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UN ATTENTAT TYPE "11-SEPTEMBRE" RÉCEMMENT DÉJOUÉ EN FRANCE-CASTANER

PARIS - Un projet d’attentat s'inspirant des attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis a été déjoué en France "juste avant" l'attaque à la préfecture de police de Paris début octobre, a annoncé jeudi Christophe Castaner.

Juste avant le 3 octobre, "un 60e attentat - nous les comptons depuis 2013 - a été déjoué", a déclaré le ministre de l'Intérieur dans l'émission "Vous avez la parole" sur France 2. "Un individu qui voulait s'inspirer du 11 septembre et des avions qui ont détruit les tours du World Trade Center (...) a été interpellé par nos services".

"C'était son projet, il était en train de s'organiser comme cela et nos services ont fait le nécessaire pour qu'il soit interpellé", a-t-il ajouté.

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TUERIE DE LA PRÉFECTURE DE PARIS-LES TROIS DERNIÈRES GARDES À VUE LEVÉES

PARIS - Les trois dernières personnes en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de la préfecture de police de Paris ont été remises en liberté mercredi soir, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Parmi elles figure notamment une policière de la police aux frontières (PAF), en poste à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, dont le mari était une connaissance de Mickaël H., l'auteur de la tuerie qui a fait quatre morts.

L'imam controversé de la mosquée de Gonesse (Val-d'Oise), dont il a suivi les prêches, avait déjà été relâché lundi.

Selon le parquet antiterroriste, Mickael H., un agent administratif qui travaillait au service informatique de la préfecture de police, présentait des signes de radicalisation et a agi avec préméditation. Il a été abattu par un membre des forces de l'ordre dans l'enceinte même de la préfecture après son attaque.