DES "GILETS JAUNES" RARES ET APAISÉS CÉLÈBRENT SIX MOIS DE MOBILISATION

PARIS - Le mouvement des "Gilets jaunes", qui a célébré samedi dans le calme six mois de mobilisation émaillés de violences, a atteint son étiage après avoir obtenu des mesures pour un montant d'environ 15 milliards d'euros, dont cinq de baisse d'impôts.

Depuis la première grande journée de mobilisation nationale le 17 novembre 2018, qui avait réuni près de 300.000 personnes, le déclin du mouvement est très net mais les plus déterminés continuent à manifester malgré le plan d'action rendu public, notamment par Emmanuel Macron le 25 avril. Le ministère de l'Intérieur a compté 15.500 participants dans toute la France, dont 1.600 à Paris, la plus faible mobilisation depuis six mois. Le précédent plus bas avait été atteint samedi dernier, avec 18.600 personnes.

Pour le chef de l'Etat, le mouvement doit maintenant cesser.

"Je crois que pour celles et ceux qui continuent aujourd'hui à faire cela, il n'y a plus de débouché politique. Nous avons fait notre part du travail", a-t-il déclaré vendredi en marge d'un déplacement à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

A une semaine des élections européennes, il a estimé qu'il fallait désormais traduire les revendications dans les urnes.

"Il y a là une élection qui permet à nos concitoyens de s'exprimer sur les sujets européens. Il y en aura ensuite chaque année sur les sujets locaux, puis il y aura des élections présidentielle et législatives", a-t-il dit

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AUTRICHE

SEBASTIAN KURZ DEMANDE DES LÉGISLATIVES POUR SORTIR DE LA CRISE

VIENNE - Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a annoncé samedi soir qu'il souhaitait la tenue d'élections législatives anticipées en Autriche pour couper court au scandale impliquant son vice-chancelier, Heinz-Christian Strache, chef de file de l'extrême droite, soupçonné de tentative de collusion avec la Russie.

La décision de Sebastian Kurz fait suite à la diffusion d'une vidéo dans laquelle Heinz-Christian Strache, leader du Parti de la liberté (FPÖ), apparaît sollicitant un soutien financier secret de sa formation politique par la Russie.

L'enregistrement le montre proposant des contrats publics à une ressortissante russe qui se dit la nièce d'un oligarque en échange d'un soutien politique et financier. La vidéo, diffusée vendredi soir par la presse allemande, aurait été réalisée en 2017, peu avant les élections qui ont permis au FPÖ d'entrer au gouvernement.

"Trop c'est trop", a commenté Sebastian Kurz, chef du gouvernement conservateur, qui a accepté de conclure une alliance avec l'extrême droite il y a un an et demi.

Cette annonce du dirigeant autrichien fait suite à une série de controverses qui avaient opposé les deux formations au pouvoir sans conduire à une dislocation du gouvernement. Visiblement excédé, Sebastian Kurz a sollicité le président autrichien Alexander Van der Bellen afin qu'il convoque des élections générales anticipées.

Le chef de l'Etat a admis dans la soirée de samedi que cette option politique était nécessaire et s'est entretenu avec le chef du gouvernement. Les deux hommes doivent poursuivre leurs entretiens dimanche.

Ce scandale a conduit à la démission de Heinz-Christian Strache alors les partis d'extrême droite européens se réunissent à Milan autour du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini à quelques jours des élections européennes.

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EUROPÉENNES-STEVE BANNON PRÉDIT UN "TREMBLEMENT DE TERRE"

PARIS - Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, prédit un "tremblement de terre" dimanche prochain lors des élections européennes avec l'émergence d'un grand groupe populiste au Parlement de Strasbourg, prélude selon lui à la réélection du président américain et à l'arrivée de Marine Le Pen au pouvoir.

Le stratège de la victoire de Donald Trump en 2016 estime dans une interview publiée samedi par Le Parisien que, "de toutes les élections qui auront lieu le week-end prochain en Europe, y compris au Royaume-Uni avec Nigel Farage et son Brexit Party, c'est de loin, ici, en France, la plus importante."

Cette victoire propulserait selon lui vers l'Elysée la présidente du Rassemblement national, dont le parti est donné au coude-à-coude avec La République en marche dans les sondages avant le scrutin européen de dimanche.

Steve Bannon explique être un "conseiller informel" de Marine Le Pen pour battre Emmanuel Macron, qui s'est engagé dans la campagne, faisant du Rassemblement national son ennemi.

"Mon rôle est de faire des connexions, de donner des conseils généraux. Je leur ai par exemple soufflé l’idée que Macron organisait un référendum sur lui-même", souligne-t-il.

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L'EXTRÊME DROITE, AVEC LE PEN, AFFICHE SON UNITÉ À MILAN

MILAN - L'extrême droite européenne s'est efforcée samedi d'afficher son unité à Milan sous la houlette du vice-président du Conseil italien Matteo Salvini, qui a accueilli son alliée Marine Le Pen pour un grand meeting à une semaine du scrutin européen.

Le chef de la Ligue a rassemblé sur la place du Dôme les représentants de onze partis souverainistes, dont la présidente du Rassemblement national, pour une série de discours prononcés devant une foule importante, malgré une pluie battante.

"Nous ne voulons plus de cette oligarchie sans repères, sans racines, sans âme, qui nous dirige avec pour seule ambition la soumission et la dilution de nos nations", a dit Marine Le Pen.

"Nous ne voulons plus de cette Union européenne qui fait souffler sur l'Europe les vents mauvais de la mondialisation sauvage. La mondialisation sans régulation, c'est faire fabriquer par des esclaves pour vendre à des chômeurs."

Le meeting de samedi est un "acte fondateur de la révolution pacifique et démocratique qui voit dans tous les pays le réveil des peuples", a-t-elle ajouté en lançant : "Allons enfants des patries, le jour de gloire est arrivé !"

L'objectif des partis rassemblés à Milan est de constituer la troisième force au Parlement européen derrière les conservateurs et les sociaux-démocrates, devant l'alliance centriste que veut bâtir Emmanuel Macron.

Mais leur alliance est traversée par des divisions et l'un des poids lourds de l'Europe des nations et des libertés (ENL) a subi samedi un revers avec la démission du vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache.

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LA COALITION AU POUVOIR EN AUSTRALIE SUR LE POINT D'ÊTRE RECONDUITE

SYDNEY - La coalition de centre droit au pouvoir en Australie est en tête des élections législatives de ce samedi, après dépouillement d'un peu plus de la moitié des bulletins, alors que les sondages annonçaient une victoire de l'opposition travailliste.

Les partis représentés dans le gouvernement dont Scott Morrison a pris la tête en 2013 a obtenu ou est en passe d'obtenir 72 sièges, soit quatre de moins que la majorité absolue, mais plusieurs peuvent encore basculer, selon la commission électorale.

"Pour le moment, il semble que le gouvernement Morrison soit sur le point d'être reconduit. Nous ignorons seulement dans quelles conditions", a déclaré le politologue Antony Green, de l'Australian Broadcasting Association.

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BREXIT-LE LABOUR VEUT QUE LA LOI PRÉVOIE UN VOTE PUBLIC

LONDRES - Le Parti travailliste britannique (opposition) souhaite que le projet de loi sur l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne prévoie la possibilité d'un vote public de confirmation lors de sa quatrième présentation au Parlement le mois prochain, a déclaré samedi son porte-parole, Keir Starmer.

Theresa May s'est publiquement opposée à la tenue d'un second vote public de confirmation. Les Britanniques ont voté par référendum à 52% pour la sortie de l'UE en juin 2016.

Après avoir été mise en échec par trois fois par le Parlement sur son accord de Brexit négocié avec l'UE, la Première ministre britannique Theresa May prévoit de soumettre à nouveau son projet au vote de la Chambre des communes dans la semaine du 3 juin. Le Parti travailliste et les rebelles au sein du Parti conservateur de Theresa May ont prévu de voter contre.

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