JACQUES CHIRAC EST MORT

PARIS - Jacques Chirac, qui présida la France de 1995 à 2007, est décédé jeudi matin à l'âge de 86 ans, a annoncé sa famille.

"Le président Jacques Chirac s'est éteint ce matin paisiblement parmi les siens", a dit à Reuters Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac, la fille de l'ancien président.

Victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) en septembre 2005, durant son second mandat, Jacques Chirac avait renoncé à paraître en public ces dernières années, très affaibli par la maladie.

"Nous, Français, perdons un homme d'Etat que nous aimions autant qu'il nous aimait", a déclaré dans la soirée Emmanuel Macron lors d'une allocution radiotélévisée, saluant en lui un "grand Français" et un "destin français".

"Que nous partagions ou non ses idées, ses combats, nous nous reconnaissions tous en cet homme qui nous ressemblait et nous rassemblait", a ajouté le chef de l'Etat, qui avait annulé son déplacement prévu dans la journée à Rodez, dans l'Aveyron, sur la réforme des retraites.

L'Elysée a ouvert ses portes dès ce jeudi soir à partir de 21h00 afin que les Français qui le souhaitent puissent venir exprimer leurs condoléances, a-t-on appris auprès de la présidence.

Un recueil de condoléances sera mis à leur disposition dans le vestibule d'honneur du palais de l'Elysée jusqu'à dimanche, précise-t-on de même source. La journée de lundi est décrétée "jour de deuil national". Un service solennel à l'intention de l'ancien président se tiendra ce jour-là à 12h00 à l'église Saint-Sulpice à Paris.

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USA-LA MAISON BLANCHE A TENTÉ DE CACHER L'APPEL TRUMP-ZELENSKI

WASHINGTON - Donald Trump a bien sollicité l'ingérence des autorités ukrainiennes dans l'élection présidentielle américaine de 2020 et de hauts responsables de la Maison blanche en ont conçu un trouble profond, cherchant à "verrouiller" l'accès aux archives relatives à son appel controversé à Volodimir Zelenski, révèle le signalement du "lanceur d'alerte" à l'origine de l'affaire.

La commission du renseignement de la Chambre des représentants a rendu public jeudi le signalement transmis en août par un membre du renseignement américain à sa hiérarchie sur l'entretien téléphonique du 25 juillet au cours duquel Donald Trump a demandé au président ukrainien d'ouvrir une enquête sur Joe Biden, son potentiel rival démocrate pour 2020, et son fils pour des soupçons de corruption.

La transcription de l'appel avait été dévoilée mercredi par l'administration américaine après que la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, eut enclenché une procédure d'"impeachment" contre Donald Trump pour abus de pouvoir et atteinte à la sécurité nationale.

L'agent n'est pas identifié, mais il s'agit d'un membre de la CIA qui a travaillé à la Maison blanche, a-t-on appris auprès de deux sources proches de l'enquête, ce qui confirme les informations du New York Times.

Il dit avoir été informé dans le cadre de ses fonctions officielles par "plusieurs responsables" de l'administration américaine que Donald Trump "usait de ses fonctions pour solliciter l'ingérence d'un Etat étranger dans la perspective de l'élection de 2020 aux Etats-Unis". L'ingérence, précise-t-il, visait à enquêter sur "l'un des principaux rivaux politiques" du président.

Le "lanceur d'alerte" ajoute que l'avocat personnel de Trump, Rudolph Giuliani, est une figure centrale de l'ingérence, ainsi que le procureur général William Barr.

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LES EUROPÉENS COMMENCENT À RÉFLÉCHIR À UNE NOUVELLE DATE POUR LE BREXIT

BRUXELLES - Le camouflet infligé par la Cour suprême britannique à Boris Johnson et la perspective d'élections anticipées ont relancé en Europe le débat sur un hypothétique nouveau report de la date du Brexit, à la mi-2020 au plus tard.

A Londres, deux camps semblent irréconciliables, celui du Premier ministre qui entend mener le Brexit à bien le 31 octobre coûte que coûte et celui de la majorité de parlementaires qui ont adopté un texte exigeant de lui qu'il réclame un report du Brexit si aucun accord n'est trouvé.

Boris Johnson pensait pourtant avoir trouvé une parade en faisant suspendre les travaux du Parlement, mais l'annulation de cette décision par la Cour suprême l'a fragilisé et donné du champ aux parlementaires britanniques pour tenter d'empêcher une sortie sans accord.

Cet énième rebondissement dans l'interminable feuilleton du Brexit oblige les Européens à se préparer à l'hypothèse d'un nouveau report du Brexit, déjà repoussé à deux reprises.

"Nous sommes d'accord pour un report si on a une idée de ce qu'il va se passer, s'il y aura de nouvelles élections, un second référendum, s'il y aura un accord de retrait", a résumé mercredi Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et parlementaire européen impliqué dans les négociations.

La perspective d'élections anticipées en Grande-Bretagne d'ici la fin de l'année pourrait justifier le report de la date du Brexit, à condition que les 27 Etats restants l'approuvent à l'unanimité et que Londres en fasse la demande.

Boris Johnson martèle pourtant qu'il ne le fera pas, ce qui incite certains observateurs à penser qu'il pourrait démissionner et laisser quelqu'un d'autre formuler cette humiliante requête auprès des autorités européennes.

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Pas d'élections au Royaume-Uni avant le 31 octobre, estime John Bercow, le "speaker" des Communes

DES VOIX S'ÉLÈVENT POUR DÉNONCER LA VIOLENCE DU DÉBAT

LONDRES - L'intensité des débats sur le Brexit pourrait dégénérer en violences si les responsables politiques britanniques ne tempèrent pas leurs discours, a averti jeudi le mari de l'ancienne députée travailliste Jo Cox, assassinée une semaine avant le référendum de juin 2016 par un homme fasciné par l'idéologie d'extrême droite.

Les débats ont été particulièrement vifs mercredi à la Chambre des communes, qui reprenait ses travaux après l'interruption décidée par Boris Johnson, finalement jugée illégale par la Cour suprême.

Le Premier ministre britannique a refusé de s'excuser auprès des députés, s'en prenant au contraire à l'opposition qu'il a accusée d'avoir trahi le peuple. Les Britanniques ont voté à 52% en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne lors du référendum du 23 juin 2016.

Le président de la Chambre des communes, John Bercow, a jugé jeudi que le climat à la chambre basse du Parlement était le pire qu'il ait jamais connu en 22 ans, depuis sa première élection comme député en 1997.

"Cette culture est toxique", a déclaré le "speaker" aux élus. "Pourrais-je simplement demander (...) à mes collègues de réduire le niveau de décibels et de se considérer comme des opposants, non pas comme des ennemis ?"

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L'INCENDIE DE L'USINE DE ROUEN MAÎTRISÉ, "RISQUE" DE POLLUTION MAÎTRISÉ

ROUEN, Seine-Maritime - Les pompiers sont parvenus jeudi à maîtriser le violent incendie de l'usine Lubrizol de Rouen, un site classé Seveso qui fabrique des additifs pour lubrifiants, mais le préfet de Seine-Maritime a évoqué "un risque possible de pollution de la Seine".

"Le feu est désormais maîtrisé, il ne progresse plus, mais nos services de secours sont toujours à l’œuvre pour le neutraliser", a déclaré à la mi-journée le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, venu sur place.

Quelque 200 hommes, équipés de 200 engins, étaient à l'oeuvre pour venir à bout du sinistre qui s'est déclaré aux alentours de 02h40, sans faire de victime ni de blessé parmi les 400 salariés de l'usine, selon la préfecture de Seine-Maritime.

Les origines de l'incendie sont pour l'heure indéterminées.

Cette usine est un "site Seveso", une classification européenne pour les installations industrielles présentant des risques en raison des quantités et types de produits dangereux qu'elles abritent.

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FRANCE-LA BAISSE DES IMPÔTS DES MÉNAGES AU COEUR DU BUDGET 2020

PARIS - Le projet de budget pour l'an prochain, qui sera présenté vendredi en conseil des ministres, met l'accent sur les baisses d'impôts pour les ménages, après une année 2019 marquée par la contestation des "Gilets jaunes" et vise à soutenir l'économie française face au ralentissement de la croissance mondiale et européenne.

Sur un total de 10,2 milliards de baisses des prélèvements obligatoires prévues en 2020, les allègements se chiffrent à 9,3 milliards d'euros pour les ménages et près d'un milliard pour les entreprises, selon les chiffres présentés jeudi à la presse par le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, et son collègue de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.

"Nous tenons (la) politique de l'offre" engagée depuis le début du quinquennat, a déclaré Bruno Le Maire, en expliquant qu'au-delà de la "constance" de la politique budgétaire, le gouvernement voulait aussi "apporter des réponses (...) à la crise sociale que la France a traversée et (...) au ralentissement marqué de la croissance mondiale et de la croissance dans la zone euro."

Après un début de quinquennat marqué par des baisses de prélèvements plus conséquentes pour les entreprises et les investisseurs, les ménages seront les principaux bénéficiaires des allègements cette année.

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PLAINTE CONTRE BNP PARIBAS EN LIEN AVEC LE CONFLIT DU DARFOUR

PARIS - La Fédération des droits de l'Homme (FIDH) et dix autres plaignants ont déposé plainte jeudi contre la banque française BNP Paribas qu'ils accusent d'avoir indirectement contribué aux exactions du régime soudanais au Darfour.

BNP Paribas a été la principale banque des dirigeants soudanais de 1997 à 2007, "la 'banque centrale de facto' du Soudan pendant la guerre au Darfour alors que le pays était sous embargo international en raison des crimes internationaux commis, qui seront ensuite qualifiés de 'génocide' par la Cour pénale internationale (CPI)", déclarent-ils dans un communiqué.

Le Darfour, province de l'ouest du Soudan, est en proie à une guerre civile meurtrière depuis 2003.

Dans une déclaration transmise à Reuters, BNP Paribas dit ne pas avoir "connaissance de l’ouverture d’une procédure pénale à ce jour". "Et en tout état de cause nous ne commentons pas les procédures judiciaires", ajoute la banque française.