MACRON APPELLE LES "GILETS JAUNES" À UN RETOUR AU CALME

PARIS/BRUXELLES - Emmanuel Macron a appelé vendredi les "Gilets jaunes" à revenir au calme et à l'ordre et à utiliser les prochaines échéances électorales plutôt que l'occupation du domaine public pour se faire entendre, à la veille d'un cinquième samedi consécutif de manifestations à haut risque.

Le chef de l'Etat français, qui s'exprimait à l'issue du Conseil européen à Bruxelles, a estimé avoir répondu à leur colère en annonçant au début de la semaine des mesures en matière de pouvoir d'achat et en organisant un dialogue au niveau des territoires.

"Je ne crois pas que notre démocratie puisse accepter de fonctionner avec un dialogue qui ne se fait que par l'occupation du domaine public, que par des éléments de violence, parce qu'ils ne sont jamais maîtrisés", a-t-il poursuivi.

A PARIS, le préfet de police, Michel Delpuech, a annoncé que le dispositif de sécurité renforcé utilisé le 8 décembre pour faire face à la manifestation des "Gilets jaunes" serait reconduit ce samedi dans la capitale.

"Nous le renforcerons et nous l'adapterons partout où c'est nécessaire", a pour sa part déclaré sur Europe 1 le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, faisant notamment allusion à des villes comme Bordeaux, Toulouse ou Saint-Etienne, où les casseurs ont particulièrement sévi samedi dernier.

Le 8 décembre, selon le gouvernement, 120.000 policiers, gendarmes et pompiers avaient été mobilisés dans le pays, dont 8.000 à Paris, pour 136.000 manifestants recensés par le ministère de l'Intérieur.

PARIS - La défiscalisation de la prime exceptionnelle demandée par Emmanuel Macron aux entreprises en réponse aux "Gilets jaunes" s'appliquera "aux salariés qui touchent moins de 3.600 euros par mois", a dit vendredi le Premier ministre. Edouard Philippe, en déplacement dans le Val-d'Oise, a précisé que cette prime serait totalement défiscalisée et "désocialisée" jusqu'à hauteur de 1.000 euros. Les entreprises pourront la verser de façon volontaire entre le 11 décembre et le 31 mars.

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MACRON À STRASBOURG OÙ UNE QUATRIÈME VICTIME EST MORTE

STRASBOURG - Une quatrième victime de l'attentat de mardi à Strasbourg, dont l'auteur a été abattu jeudi soir par la police, a succombé à ses blessures, a annoncé vendredi le parquet de Paris.

Une cinquième victime est en état de mort cérébrale. Onze autres personnes avaient été blessées dont quatre étaient encore hospitalisées vendredi matin, selon le procureur de Paris.

Emmanuel Macron s'est rendu en fin d'après-midi à Strasbourg, où il s'est recueilli en hommage aux victimes et a salué des membres des forces de l'ordre avant un bain de foule au marché de Noël, rouvert dans la matinée après deux jours de fermeture en raison de l'attaque.

Sept personnes étaient toujours en garde à vue vendredi dans le cadre de l'enquête sur l'attaque, dont l'auteur, Cherif Chekatt, a été tué par une patrouille de police après 48 heures de traque.

Selon Christophe Castaner, la revendication de l'attentat par l'Etat islamique est "totalement opportuniste" et "rien n'indique" à ce stade que Cherif Chekatt ait été "intégré dans un réseau" ou ait bénéficié de "protections particulières" dans ce cadre.

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L'AUSTRALIE RECONNAÎT JÉRUSALEM COMME CAPITALE D'ISRAËL

SYDNEY - L'Australie reconnaît formellement Jérusalem en tant que capitale d'Israël, a déclaré samedi le Premier ministre Scott Morrison, ajoutant que l'ambassade d'Australie ne serait pas transférée à Jérusalem dans l'immédiat.

Cette annonce intervient près de deux mois après que le Premier ministre australien a dit ne pas exclure de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d'Israël, comme l'avaient fait les Etats-Unis en décembre 2017. Washington a transféré à Jérusalem l'ambassade américaine le 14 mai dernier.

Scott Morrison avait alors expliqué que, selon lui, une telle décision ne remettait pas en cause le principe de coexistence pacifique de deux Etats au coeur du processus de paix.

La décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël a semé la discorde entre les Etats-Unis et l'Union européenne et provoqué la colère des Palestiniens.

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ZONE EURO-L'UE VEUT PLUS D'INTÉGRATION, DES DOSSIERS EN SUSPENS

BRUXELLES - Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ont progressé vendredi dans le sens d'une plus grande intégration de la zone euro pour prévenir de futures crises mais des dossiers importants, à commencer par l'idée d'un budget de la zone euro, sont renvoyés à plus tard.

Les conclusions du Conseil européen vont nettement moins loin que les propositions portées par Emmanuel Macron, depuis son élection il y a 18 mois, et qui se sont heurtées à l'opposition de pays nordiques alliés aux Pays-Bas et souvent à la tiédeur de Berlin.

Profondément divisés, les dirigeants des Vingt-Sept ont déclaré qu'ils se décideraient plus tard sur le montant de ce budget spécifique, mais ont noté qu'il s'insérerait dans le budget global de l'Union européenne, limité à 1% du revenu national brut européen.

On sera donc loin des plusieurs centaines de milliards d'euros, financés par des taxes spéciales et des contributions des pays membres, évoqués par le président français.

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CONTE ESPÈRE UN ACCORD SUR LE BUDGET AVEC L'UE CE WEEK-END

BRUXELLES - Giuseppe Conte, le président du Conseil italien, a dit vendredi qu'il espérait parvenir à un accord avec la Commission européenne ce week-end sur le projet de budget révisé de 2019 afin d'éviter une procédure disciplinaire.

Cependant, Rome ne peut réduire son objectif en deçà des 2,04% qui ont été proposés cette semaine, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse donnée à l'issue du sommet européen qui s'est tenu à Bruxelles.

Conte a ajouté que son gouvernement s'emploierait à "maîtriser la dette" souveraine italienne et à ramener en 2021 le déficit budgétaire sous les 1,5% du PIB, contre un objectif initial à 1,8%.

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BREXIT: DES MINISTRES BRITANNIQUES ESTIMENT QUE L'ACCORD EST MORT - TIMES

LONDRES- La plupart des ministres du gouvernement britannique estiment que l'accord de Brexit négocié par Theresa May avec l'Union européenne est mort, rapporte samedi le Times, après que la Première ministre britannique n'a pas obtenu à Bruxelles les "réassurances" qu'elle cherchait.

D'après le journal, les principaux ministres britanniques discutent de différentes options, dont la tenue d'un nouveau référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE après celui organisé en 2016.

Certains ministres, au premier rang desquels Jeremy Hunt (Affaires étrangères), sont disposés à ce que la Grande-Bretagne quitte l'UE sans accord, écrit le Times.

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NÉGOCIATIONS D'ARRACHE-PIED À LA COP24 DE KATOWICE

KATOWICE, Pologne - Les délégués de près de 200 pays n'étaient pas parvenus vendredi soir à convenir d'un projet sur la mise en oeuvre de l'Accord de Paris contre le réchauffement climatique, au moment de la clôture officielle de la COP24, la conférence de Katowice sur le climat.

Les travaux doivent se poursuivre tôt samedi matin pour déterminer la mise en oeuvre de l'Accord de Paris, sur son financement et les futurs objectifs à atteindre dans la lutte contre le réchauffement.

Trois ans après la signature par plus de 190 pays de l'Accord de Paris, qui vise à maintenir le réchauffement climatique mondial "bien en dessous" de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, les participants peinent à trouver les moyens de convertir cet objectif en politiques concrètes.

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L'ÉGLISE ORTHODOXE D'UKRAINE OFFICIALISE SA SCISSION

KIEV - L'Eglise orthodoxe ukrainienne officialise ce samedi sa scission avec l'Eglise russe à l'occasion d'un synode dans la cathédrale orthodoxe Sainte-Sophie de Kiev.

L'établissement d'une Eglise d'Ukraine autocéphale (indépendante), après plus de 300 ans sous la tutelle de l'Eglise orthodoxe russe, a été autorisé en octobre dernier par le Patriarcat oecuménique de Constantinople.

Il s'inscrit dans le contexte de tensions qui prévaut dans les relations entre Kiev et Moscou depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 et l'apparition de groupes séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine.

L'Eglise orthodoxe russe, qui compare l'autorisation octroyée en octobre au Grand schisme de 1054 qui a séparé les Eglises chrétiennes d'Orient et d'Occident, a décidé de rompre ses liens avec le patriarcat de Constantinople.

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RENAULT: LA FRANCE COMMENCE À PRÉPARER L'APRÈS-GHOSN

PARIS - Le gouvernement français est à la recherche de candidats pour succéder à Carlos Ghosn à la tête de Renault alors que certains administrateurs du constructeur français ont exprimé des doutes sur le maintien du PDG, détenu au Japon depuis le 19 novembre, ont dit des sources à Reuters.

Les responsables français ont commencé à dresser une liste de candidats possibles pour remplacer Carlos Ghosn, ont dit trois sources proches du constructeur. L'Etat français est le premier actionnaire de Renault avec une participation de 15%, il dispose de deux sièges au conseil.

Dans un communiqué publié vendredi, Renault a cependant démenti toute divergence au sein de son conseil d'administration.

Carlos Ghosn a été inculpé lundi au Japon pour avoir minoré de près de moitié entre 2010 et 2015 ses revenus au Japon. Si Nissan l'a évincé de sa présidence trois jours après son arrestation, le mois dernier, Renault l'a en revanche officiellement maintenu à son poste de PDG, tout en installant une direction provisoire.