LA FRANCE VA DÉPLOYER LE PORTE-AVIONS CHARLES-DE-GAULLE AU LEVANT

PARIS - La France va envoyer le porte-avions Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval au Levant en soutien à l'opération Chammal contre le groupe Etat islamique, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron.

Le Charles-de-Gaulle sera déployé de janvier à avril 2020 au Proche-Orient, a-t-il ajouté lors de ses voeux aux armées à Orléans (Loiret), sur fond de vives tensions entre les Etats-Unis et l'Iran après la mort du général Qassem Soleimani, tué le 3 janvier par une frappe américaine à Bagdad.

"Le groupe aéronaval viendra soutenir l'opération Chammal de janvier à avril 2020, avant de se déployer en Atlantique et en mer du Nord", a déclaré Emmanuel Macron.

Le ministère des Armées a annoncé jeudi que les quelque 200 soldats français déployés à Bagdad dans le cadre de l'opération Chammal avaient repris cette semaine leurs activités de formation auprès de l'armée irakienne, suspendues après la frappe américaine contre Qassem Soleimani.

Dans un contexte de renforcement des mesures de sécurité face à de possibles représailles de l'Iran, qui a déjà bombardé des bases américaines la semaine dernière, il a ajouté que les soldats français présents en Irak seraient regroupés au sein d'une seule "Task Force" à compter du 20 janvier 2020.

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LA TURQUIE COMMENCE À DÉPLOYER DES TROUPES EN LIBYE

ANKARA - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé jeudi l'envoi de troupes en Libye en soutien aux forces du gouvernement d'entente nationale de Fayez al Sarraj face aux forces du maréchal Khalifa Haftar.

Le dirigeant turc a fait voter il y a deux semaines par son Parlement une motion l'autorisant à engager ce déploiement.

L'annonce de l'envoi de troupes turques intervient à trois jours de la tenue dimanche à Berlin d'un sommet consacré à la crise libyenne, auquel Erdogan participera, et après l'échec des discussions qui se sont déroulées en début de semaine à Moscou, où Haftar a refusé de signer un accord de cessez-le-feu négocié sous la médiation de la Turquie et de la Russie.

L'Allemagne organise dimanche un sommet à Berlin qui réunira des représentants des belligérants libyens, de leurs principaux soutiens étrangers, des Nations unies et des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, France, Russie, Grande-Bretagne).

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont confirmé jeudi leur participation au sommet de Berlin, qui réunira notamment des représentants des belligérants libyens et de leurs principaux soutiens étrangers.

Haftar et Sarraj ont été invités. Selon le ministère allemand des Affaires étrangères, Haftar s'est engagé sur le principe à participer à cette conférence.

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L'IRAN ACCUSE LES EUROPÉENS DE CÉDER AU HARCÈLEMENT DE TRUMP

DUBAI - Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a accusé jeudi les trois puissances européennes signataires de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire de la république islamique d'avoir cédé aux menaces américaines, qu'il a comparé à du harcèlement en milieu scolaire.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, regroupés sous le sigle E3, ont annoncé mardi qu'ils déclenchaient le mécanisme de règlement des différends prévu par le Pacte d'action global commun (JCPOA) en invoquant les initiatives de l'Iran pour déroger à certaines des règles édictées par cet accord de non-prolifération.

Mais le Washington Post, citant des responsables européens, a rapporté mercredi que l'administration Trump avait menacé de taxer les importations de voitures européennes à hauteur de 25% si les trois pays européens n'accusaient pas formellement l'Iran d'enfreindre l'accord nucléaire.

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USA-OUVERTURE DU PROCÈS EN DESTITUTION DE DONALD TRUMP

WASHINGTON - Le Sénat américain a formellement ouvert ce jeudi le procès en destitution de Donald Trump, près d'un mois après la mise en accusation du président des Etats-Unis par la Chambre des représentants.

L'ouverture de ce procès coïncide avec la publication par une commission de la Chambre d'un rapport concluant que le président américain a violé la loi en suspendant le versement à l'Ukraine d'une aide financière pourtant votée par le Congrès.

La procédure trouve son origine dans la tentative alléguée de Donald Trump de faire pression sur l'Ukraine pour que Kiev enquête sur les agissements de Joe Biden, un des favoris de la primaire démocrate en vue de la présidentielle de novembre prochain, et de son fils Hunter.

Donald Trump, qui nie toute malversation dans cette affaire, qualifie la procédure d'impeachment lancée contre lui par les démocrates de démarche politicienne.

Pour qu'il soit destitué, il faudrait que le Sénat vote à la majorité des deux tiers. Les républicains disposant de 53 des 100 sièges de sénateurs, un acquittement de Trump, à l'image des procédures d'impeachment ayant visé ses prédécesseurs Andrew Johnson et Bill Clinton, est l'issue la plus probable.

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RUSSIE-MICHOUSTINE CONFIRMÉ À LA TÊTE DU GOUVERNEMENT

MOSCOU - Mikhaïl Michoustine, le directeur fédéral du fisc russe promu au poste de Premier ministre par Vladimir Poutine, a été confirmé jeudi dans ses nouvelles fonctions par le Parlement.

Cette personnalité peu connue de la scène politique succède à Dmitri Medvedev, qui a annoncé mercredi la démission totalement inattendue de son gouvernement lors d'une allocution télévisée prononcée en présence de Poutine.

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FRANCE/RETRAITES-LES OPPOSANTS À LA RÉFORME NE DÉSARMENT PAS, MALGRÉ UN REFLUX

PARIS - Les syndicats opposés au projet de réforme des retraites ont tenté de maintenir la pression jeudi, sixième journée d'action interprofessionnelle, réfutant tout baroud d'honneur malgré une mobilisation en recul face à un exécutif résolu à aller "au bout".

Après 43 jours de contestation, la CGT a revendiqué 250.000 manifestants à Paris, contre 370.000 jeudi dernier. Selon le ministère de l'Intérieur, il n'y avait que 23.000 manifestants dans les rues de Paris et 187.000 dans toute la France.

L'intersyndicale a d'ores et déjà annoncé de nouvelles mobilisations les 22, 23 et le 24 janvier, date de la présentation du projet de loi en conseil des ministres et d'une 7e journée d'action nationale.

Le front syndical s'est scindé depuis que le Premier ministre, Edouard Philippe, a consenti à suspendre la mesure de "l'âge pivot" à 64 ans pour ramener le système de retraites à l'équilibre financier en 2027.

Une décision saluée par les syndicats réformistes CFDT et Unsa mais dénoncée comme un "enfumage" par la CGT et FO, qui réclament toujours le retrait du texte prévoyant la fusion des 42 régimes existants en un système "universel" par points.

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MARINE LE PEN SE DÉCLARE POUR LA PRÉSIDENTIELLE DE 2022

PARIS - Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), a confirmé jeudi son intention d'être candidate à l'élection présidentielle de 2022 pour "ne pas laisser courir tout seul" Emmanuel Macron.

Si le congrès du RN valide sa candidature lors de son congrès en 2021, il s'agira de la troisième entrée en lice pour ce scrutin de la fille de Jean-Marie Le Pen, âgée de 51 ans.

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CHRISTOPHE RUGGIA MIS EN EXAMEN APRÈS LES ACCUSATIONS D'ADÈLE HAENEL

PARIS - Le réalisateur français Christophe Ruggia, accusé d'attouchements et de harcèlement sexuel par l'actrice Adèle Haenel, a été mis en examen jeudi pour "agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité" et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès du parquet de Paris.

Le cinéaste, âgé de 55 ans, avait été placé en garde à vue mardi matin - garde à vue prolongée à l'issue des premières 24 heures - dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris le 6 novembre dernier.

Il a été entendu par des enquêteurs de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) puis présenté jeudi à un juge d'instruction.

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EDF-L'EXÉCUTIF VEUT GARANTIR LA COUVERTURE DES COÛTS DU NUCLÉAIRE

PARIS - Le gouvernement veut réformer la régulation du parc nucléaire français afin de garantir la couverture des coûts d'EDF tout en préservant les consommateurs de hausses de prix trop importantes, selon un projet présenté jeudi à la presse.

Alors que le système actuel permet aux concurrents d'EDF de lui acheter jusqu'à 100 térawatts-heure (TWh) d'électricité d'origine nucléaire à 42 euros par mégawatt-heure (MWh) pour fournir leurs propres clients, la réforme envisagée supprimerait ce plafond et induirait donc que le groupe vende sur les marchés la quasi-totalité de sa production nucléaire (379,5 TWh au total en 2019).

Elle établirait dans le même temps un "corridor", avec des prix plancher et plafond qui restent à déterminer, permettant à la fois d'assurer la couverture des coûts complets du parc nucléaire de l'électricien public - avec une "rémunération raisonnable" des actifs - mais aussi de limiter l'impact sur les consommateurs de la hausse tendancielle des prix de marché.